Uber teste un tarif de courses fixé par les chauffeurs
Afin d'offrir plus d'autonomie aux conducteurs suite à la législation de l'État de Californie, Uber teste à très petite échelle une option de tarification pouvant être multipliée par cinq, sur un trajet bien précis.
En requalifiant les travailleurs de la gig economy en salariés alors que les entreprises telles qu’Uber et Deliveroo les considère comme des micro-entrepreneurs contractuels indépendants, l’État de Californie met en péril tout le système économique des start-up américaines qui promettent de révolutionner les sociétés de service mais n’offrent en contrepartie que des emplois précaires. En conséquence, Uber mobilise 30 millions de dollars en lobbyisme pour contrecarrer la loi Assembly Bill 5, mais tente également de trouver des arrangements avec la loi comme le montre la nouvelle initiative rapportée par le Wall Street Journal, qui indique que les chauffeurs ont désormais la possibilité de d’imposer un tarif jusqu’à cinq fois supérieur à celui fixé par Uber pour les trajets réalisés entre l’aéroport de Santa Barbara et la ville de Sacramento.
Un test, puis une concrétisation ?
Au sein de l’UE, la Commission Européenne a jugé que contrairement à AirBnB, Uber n’est pas une “société de service” mais une “entreprise technologique” car elle fixe le prix des trajets de ses VTC et exerce ainsi une “influence décisive” sur la transaction finale. Uber a tiré une leçon de ce jugement et expérimente donc une alternative à très petite échelle dans son fief californien. Il reste à savoir si celle-ci sera généralisée si elle est couronnée de succès, car le client risque de ne pas en sortir gagnant.
Une société en difficulté
La perte de recettes de 5 milliards de dollars au deuxième trimestre suite à l’introduction en bourse de l’entreprise, qui avait payé ses employés en actions, a conduit au licenciement de 400 personnes de son équipe marketing ; 435 employés supplémentaires étaient remerciés parmi ses équipes produits et ingénieurs en septembre, puis 350 employés supplémentaires dans différentes équipes composants ses travailleurs à plein temps en octobre. Le P-D.G Dara Khosrowshahi justifiait “des changements difficiles mais nécessaires […] pour nous assurer un niveau de performance très élevé“. Suite à ces licenciements de masse en série, Uber est également confronté à une amende de 650 millions de dollars au New Jersey et à des difficultés en Allemagne où ses activités sont en péril, tandis qu’à Londres sa licence d’exploitation n’a pas été renouvelée et que l’entreprise n’est toujours pas rentable. Un bilan très mitigé pour l’entreprise.