Uber doit s’acquitter d’une facture de 650 millions de dollars auprès du New Jersey
L'état américain considère les chauffeurs comme des employés à part entière de l'entreprise, qui doit en conséquence rembourser les frais de chômage et d'assurance invalidité. Un coup dur pour la start-up.
Uber est plus que jamais dans la tourmente : le service de VTC n’est toujours pas rentable malgré ses 100 millions d’utilisateurs et limoge par centaines. La perte de recettes de 5 milliards de dollars au deuxième trimestre suite à l’introduction en bourse de l’entreprise, qui avait payé ses employés en actions, avait déjà conduit au licenciement de 400 personnes de son équipe marketing ; 435 employés supplémentaires étaient remerciés parmi ses équipes produits et ingénieurs en septembre, puis 350 autres en octobre. Aujourd’hui, l’état du New Jersey inflige un nouveau coup dur à la start-up en exigeant le remboursement de taxes équivalentes à un montant de 650 millions de dollars, un mois après avoir lancer une enquête pour avoir classé à tort ses contractuels comme micro-entrepreneurs au lieu d’employés. Ceux-ci ne peuvent en conséquence toucher de chômage, d’assurance invalidité, de retraite ou de congés payés. Le New Jersey tient à redresser ces torts.
Uber nie le besoin de requalification
Déjà sous le coup d’une demande de règlement de 523 millions de dollars d’impôts dus par le Department of Labor and Workforce Development (Ministère du Travail) et d’un montant total de 119 millions d’intérêts et pénalités pour ne pas s’être acquitté de ces sommes, la requalification des micro-entrepreneurs est niée par Uber qui ne souhaite pas payer les cotisations. Si l’état du New Jersey poursuit sa logique, il pourrait exiger de l’entreprise un salaire horaire minimum ainsi que le paiement des heures supplémentaires. Pour la société et son concurrent Lyft, le coût de chaque chauffeur pourrait augmenter de 20% selon le journal Bloomberg Law.
Uber et Lyft sur le pied de guerre
Les deux entreprises se sont par ailleurs engagés à mobiliser 30 millions de dollars chacune en lobbyisme pour contrecarrer la loi californienne Assembly Bill 5, qui les contraint à requalifier ses contractuels indépendants en employés. L’état de New York a adopté l’an passé une loi imposant un salaire minimum, mais n’est pas aller jusqu’à requalifier le statut des contractuels ; c’est son projet en 2020, ce qui présentera un nouvel obstacle aux sociétés américaines.