Sony Interactive Entertainment ne souhaite pas “s’américaniser”
Jim Ryan, le président de Sony Interactive Entertainment, met un terme aux rumeurs laissant entendre que la branche américaine de la société aurait la main-mise sur les divisions européenne et japonaise.
Depuis la nomination de Jim Ryan en février dernier, le récent départ de Shawn Layden et la communication autour de la PS5 avec Wired, il se murmure que Sony Interactive Entertainment America (SIEA) dispose d’un pouvoir décisionnel important face à Sony Interactive Entertainment Europe (SIEE) et Sony Interactive Entertainment Japan (SIEJ). Les licenciements silencieux dans le marketing et les relations presse (aussi bien en Europe qu’aux USA) ou encore la gestion totale de PlayStation State of Play sont d’ailleurs considérés comme des preuves concernant un changement politique majeur. Avec l’arrivée de Hermen Hulst à la tête de Sony Interactive Entertainment Worldwide Studios, Jim Ryan a décidé d’entériner cette pseudo lutte de pouvoir qui fait fantasmer certaines personnes : “Je tiens réellement à souligner que mondialisation ne signifie pas américanisation et inversement. Devenir une organisation mondiale ne signifie en aucun cas devenir une organisation américaine.”
De nouvelles acquisitions ? Sony Interactive Entertainment ne veut pas se précipiter, mais reste attentif
Si de nombreuses rumeurs veulent que Remedy Entertainment et Kojima Productions intègrent prochainement les Worldwide Studios de PlayStation, Jim Ryan explique que le but est de trouver des studios dont les intérêts et les principes concordent avec ceux de Sony : “Nous en recherchons toujours, mais nous sommes prudents sur ceux que nous regardons et ceux à qui nous parlons. À l’heure actuelle, acheter des studios est un engagement coûteux. C’est définitivement un marché de vente. Nous pouvons faire davantage dans ce domaine, mais nous devons nous assurer que la société a raison de le faire. Le monde est rempli d’exemples de ce qui peut tourner à la catastrophe post-acquisition. Nous devons donc avoir confiance en cela. Il doit bien s’inscrire dans notre portefeuille. C’est un monde très différent de celui où nous avons acquis Guerrilla en 2005. Vous devez faire preuve de beaucoup d’attention.”
Sony n’a pas peur de la concurrence, notamment avec le cloud gaming
Jim Ryan est conscient de l’arrivée d’une nouvelle forme de concurrence sur le marché, mais il n’est pas inquiet pour autant : “Le cloud est probablement la manifestation la plus visible et la plus actuelle de l’industrie. Parce que si vous prévoyez un monde dans cinq ans où une quantité importante de contenu de jeu est distribuée via le cloud et où les jeux sont conçus de manière à tirer parti du cloud, il est clair que les modèles organisationnels qui soutiennent ce scénario de distribution seront différents des modèles organisationnels qui soutiennent les produits physiques ou les téléchargements numériques. Tout le monde, et pas seulement Sony, est confronté à cette évolution constante (…) “Oui, il y a beaucoup de questions auxquelles nous n’avons pas encore de réponse. Mais je continue d’être extrêmement optimiste, car nous avons dans notre casier des atouts essentiels très solides : la marque, le contenu et la communauté. Oui, il y aura des perturbations. Oui, il y aura de nouveaux entrants avec finances solides et des forces dans les domaines où la distribution de la création de contenu pourrait se déplacer. Mais ces nouveaux venus n’ont pas encore les forces que nous avons, qui nous ont pris de nombreuses années à accumuler laborieusement. Et toutes ces forces (la marque, le contenu et la communauté), elles ne sont peut-être pas facilement comprises en termes commerciaux, mais elles sont très appréciées et respectées par ceux qui jouent aux jeux PlayStation. Si nous jouons sur ces points forts, je ne vois aucune raison de ne pas être vraiment optimistes quant à l’avenir.“