Nippon Ichi Software : le marché français et la localisation vus par Sohei Niikawa
Durant la Japon Expo 2018, l'éditeur NIS America a convié le président de sa maison-mère, à savoir Nippon Ichi Software, a venir faire un point sur la localisation de ses jeux en France.
Devant un public conquis et composé principalement de passionnés de la culture japonaise, Sohei Niikawa a commencé son intervention par une présentation de la philosphie du studio Nippon Ichi Software (Criminal Girls, Phantom Brave, Yomawari : Night Alone, The Longest Five Minutes) : “Je veux toujours faire quelque chose de différent et ne pas copier les autres sociétés. L’idée est de créer des jeux que l’on ne voit nulle part ailleurs. Ce n’est pas toujours très simple de trouver des idées totalement folles comme celles que l’on peut voir dans Disgaea, alors je fais parfois appel à l’alcool pour m’aider ! (ndlr : aucune précision sur le type)”
Nippon Ichi Software et la localisation
Il a ensuite parlé de la localisation et notamment des spécificités de la langue française : “Quand nous commençons à travailler sur la localisation d’un jeu, il est souvent déjà terminé au Japon. Nous avons donc tous les éléments pour commencer à travailler rapidement dessus. Au niveau du processus, nous traduisons directement du japonais au français. Si vous comparez l’anglais et le français, vous pouvez d’ailleurs voir qu’il y a des différences dans la traduction. Une de nos difficultés est lorsque nous avons des textes illustrés dans nos jeux : les artistes doivent les faire également dans la langue traduite. Elle est ensuite envoyée au Japon pour être introduite dans le jeu. Il arrive parfois que les textes en français soient trop longs pour entrer dans les cases et nos traducteurs doivent alors retravailler les traductions pour les raccourcir”.
Il ajoute également : “La chose la plus importante pour nous est le nombre de caractères à traduire. Savoir cela nous permet d’anticiper et de savoir quand nous pourrons rendre le travail final. 10 000 caractères japonais correspondent à une journée de travail de 7 à 8h. Un caractère japonais traduit correspond en moyenne à deux caractères français. Voilà pourquoi le temps de traduction peut prendre jusqu’à un an.”
Adapter la culture japonaise avec d’autres pays
Si les jeux originaux comportent des éléments liés à la culture japonaise, Sohei Niikawa veut pouvoir les transformer durant la traduction : “Lorsque j’écris mes scénarios pour Disgaea j’essaye de mettre le plus possible de références à la culture japonaise. Et ce qui compte le plus pour moi en termes de traduction, c’est que cette dernière corresponde le plus à la culture du pays en question. C’est un vrai travail d’équipe : l’un de nous va se concentrer sur la partie littéraire et l’autre plutôt sur les parties techniques et spécialisées RPG. Notre but final est de rendre une traduction fluide et agréable à lire. Parfois, nous allons passer énormément de temps à reformuler une phrase, car le nombre de caractères à rendre dépasse.“