NASA : l’agence invite les astronomes en herbe à photographier les satellites de la constellation Starlink de SpaceX
La pollution lumineuse induite par les satellites en orbite terrestre basse inquiète les observateurs de l'espace, qui font appel au service des citoyens pour rapporter par preuve photographique les perturbations lumineuses.
En février, SpaceX portait à 300 le nombre de satellites en orbite terrestre basse visant à constituer la première partie d’un maillage qui sera composé de 11 943 objets circulant au-dessus de nos têtes, à quelques 550 km d’altitude. Lors du troisième lancement, qui portait la constellation à 180 satellites, SpaceX a rapporté avoir appliqué un vernis spécial sur un des satellites — celui-ci est encore en train de s’ajuster, mais nous saurons tôt ou tard si ses modifications ont un impact. Ce faisant, l’entreprise d’Elon Musk comptait répondre aux appréhensions des astronomes qui se sont d’ores et déjà plaints de la présence croissante d’objets célestes lumineux qui rendent moins commodes leurs observations par télescopes ; ceux-ci s’appuyant sur des expositions longue durée, le passage d’un objet lumineux dans leur champ de vision obscurcit l’image capturée et nuit à son interprétation. Alors que l’entreprise se rapproche du seuil des 400 satellites qui permettraient d’assurer un fonctionnement basique du réseau, la NASA demande aux astronomes en herbe de témoigner.
Photographier le ciel nocturne avec son smartphone
Selon Astronomy, la NASA a lancé la plateforme en ligne Satellite Streak Watcher qui permet à tout possesseur de smartphone de contribuer à son niveau à une base de données permettant de souligner la pollution lumineuse engendrée par les satellites. Pour y participer, il suffira de régler le temps d’exposition à 10 secondes au moins sur son mobile. Selon Sten Odenwald de l’agence aérospatiale américaine, le but est de “documenter la dégradation de notre ciel nocturne par les satellites en orbite terrestre basse.” Le DarkSky Index rapporte déjà la pollution lumineuse au sol, de laquelle les grands observatoires s’éloignent, mais certains groupes de satellites apparaissent à l’œil nu comme des colliers de perles dans le ciel, ce que ne peuvent s’empêcher de “voir” les télescopes. Le projet de documentation devrait durer cinq ans, afin d’étudier l’évolution du nombre d’objets dans le ciel.
Les problèmes ne sont pas prêts de s’arrêter
SpaceX n’est pas le seul acteur du secteur : OneWeb, Space Norway, Telesat et Amazon veulent chacun leur part du gâteau. À ce jour, et depuis 1957, 8 950 satellites ont été placés en orbite, dont seulement 1 950 fonctionnent encore et 5 000 restent en orbite. Et ce n’est pas tout : SpaceX pourrait déployer 30 000 satellites supplémentaires après ses 11 943. On se souvient qu’en avril dernier Pepsi faisait les actualités pour avoir affiché son ambition de mettre au point des panneaux publicitaires orbitaux avec l’entreprise StartRocket. Une initiative qui, déjà, faisait jaser.