Google retire Alemarah du Play Store, une application développée par les talibans
Alemarah, une application créée par les talibans, a été retirée par Google.
Régulièrement, Google retire des applications du Play Store. La plupart du temps, parce qu’elles contiennent de la pornographie, ou des malwares en tout genre. Mais celle intitulée « Alemarah » avait toute les raisons de disparaitre rapidement du Play Store. Développée par le département technologie des talibans, elle était destinée aux talibans qui se trouvent en Afghanistan et au Pakistan.
Google ne s’est pas exprimé sur les raisons de sa présence sur le Playstore. Arrivée le 1er avril, elle est restée près de trois jours jusqu’à sa suppression. Officiellement, l’application violait les conditions d’utilisations du Play Store. Le géant américain s’est tout de même fendu d’un commentaire plutôt laconique, expliquant que « les applications qui ne respectent pas les conditions sont retirées ».
Les talibans à l’heure du numérique
L’application des talibans a de quoi surprendre. Le groupe terroriste qui était au pouvoir en Afghanistan pendant près de cinq ans avant l’envoi de troupes américaines en 2001, se voulait très rigoureux sur la loi islamique, et interdisait tout produit électronique. Toute personne qui utilisait un lecteur vidéo se voyait puni d’un lynchage public.
De quoi laisser penser que les talibans ont changé de stratégie et misent désormais sur une stratégie digitale, à l’instar de l’État Islamique, qui en matière de djihad, a pris les devants pour tout ce qui est médiatique, se permettant même de recruter des ex-combattants talibans.
“A l’heure du groupe État islamique et de sa communication numérique sophistiquée, beaucoup de groupes islamistes plus anciens comme les talibans afghans peuvent se sentir en perte de vitesse”, explique à l’AFP Michael Kugelman, expert de l’Afghanistan au sein du Woodrow Wilson International Center for Scholars. “En se plaçant sur ces nouvelles technologies, les talibans peuvent démontrer à leurs recrues potentielles qu’ils sont autant à la page que leurs concurrents plus récents”