Espace : OneWeb lance une nouvelle salve de satellites et fait face à des difficultés économiques
Comme d'autres de ses pairs, l'entreprise rêve d'un Internet mondial qui passerait par une couverture satellite globale et constante. Un pas de plus a été fait dans cette direction avec le lancement de 34 satellites. L'avenir cependant ne s'annonce pas tout rose.
Le rêve de conquérir l’espace pour recouvrir la planète d’une fine couche de satellites qui transmettrait sur l’ensemble du globe un réseau Internet rapide et fiable est partagé par quelques entreprises seulement : SpaceX, qui accuse 362 satellites en orbite terrestre basse au sein de sa constellation Starlink est le plus avancé; OneWeb, son principal concurrent, n’a de son côté mis en orbite que 74 satellites, en deux missions. En comparaison, SpaceX envoie 60 satellites par vol, notamment car elle a l’avantage de posséder et satellites et moyens de transport. OneWeb est aujourd’hui dans la panade, son principal investisseur, le conglomérat japonais SoftBank, ayant vendu pour 41 milliards de dollars d’actifs afin de renflouer la valeur boursière de SoftBank Group Corp. et faire face à la crise économique, collatérale à la pandémie de coronavirus Covid-19. Le groupe avait levé près de 3 milliards de dollars dans le but d’augmenter la capacité de production de ses satellites, de garantir des contrats de lancement pour les mettre en orbite et d’obtenir des autorisations réglementaires.
Des difficultés économiques…
Dans un communiqué publié ce weekend, l’entreprise reconnaissait faire face à des difficultés financières et mentionnait envisager d’adapter “dynamiquement” sa main d’oeuvre : “Malheureusement, nous pensons qu’il est inévitable qu’il y ait des retards dans notre programme de lancement et dans la fabrication de satellites en raison de l’augmentation des restrictions de voyage et de la perturbation des chaînes d’approvisionnement dans le monde. Par conséquent, nous avons pris la décision difficile d’éliminer certains rôles et responsabilités au moment où nous nous concentrons sur les opérations de base.”
… qui ne se résorberont pas de sitôt
La semaine dernière, Bloomberg rapportait que OneWeb envisageait de déposer une demande de protection contre la faillite, face à une crise sans précédent de trésorerie. Lever des capitaux supplémentaires alors que certains économistes évoquent une possible récession une fois la pandémie endiguée semble un brin utopiste. De son côté, SoftBank, qui exploite également le fonds d’investissement Vision Funds estimé à 100 milliards de dollars, est considéré comme particulièrement vulnérable aux chocs économiques, compte tenu de l’énorme charge de la dette (le coût de la garantie de la dette contre les défauts de paiement a augmenté lorsque la crise économique s’est étendue aux marchés du crédit) et des liens avec des startups non rentables à travers le monde (Uber, WeWork, Oyo Hotels). Ainsi, le futur de OneWeb paraît quelque peu compromis. Sous peu, SpaceX pourrait bien être à la tête d’un monopole.