Amazon a accès aux données de santé de la Sécurité Sociale britannique
Grâce à un partenariat noué un peu plus tôt cette année avec le Ministère de la Santé anglais, Amazon est en mesure d'accéder un trésor d'informations de santé autrement strictement personnelles. Un état des choses qui ne ravit pas tout le monde.
Amazon a une réputation ambiguë, à la fois magasin en ligne avec un temps de livraison record et un SAV irréprochable, et une entreprise souvent en prise à des décisions affectant directement la vie privée de ses clients. À titre d’exemple, on apprenait récemment qu’Amazon Ring signalait sur une carte l’emplacement des utilisateurs aux forces de l’ordre alors que quelques mois plus tôt déjà des employés d’Amazon espionnaient les utilisateurs des caméras de sécurité. Et quand ce n’est pas la technologie qui met en danger la vie privée des utilisateurs du site, ce sont les produits vendus sur le store en ligne où les objets contrefaits et bannis pullulent. La dernière actualité mettant en cause Amazon face à ses incursions dans la vie personnelle a été révélée par l’association Privacy International.
Des données gratuites qui font de l’argent
Celle-ci révèle que par le biais d’un contrat avec le Ministère de la Santé britannique, Amazon a accès aux dossiers médicaux de millions de patients. Grâce à une requête de consultation du contrat, conforme aux lois sur la liberté de l’information, Privacy International peut dévoiler le but de ce partenariat conclu en décembre 2018 entre Amazon et le Department of Health and Social Care (DHSC). Il s’agit pour Amazon d’enrichir ses données médicales afin de mieux répondre aux problématiques de santé des utilisateurs d’Alexa, son assistant vocal connecté.
Amazon, mais Google aussi
En conséquence, Amazon peut profiter gratuitement de ses données pour améliorer ses services, qui sont payants, dans la mesure où un appareil conçu par la firme n’est jamais gratuit. Cette démarche rentre dans les clous avec l’esprit de la Silicon Valley qui veut « rendre le monde meilleur grâce à la technologie » comme les start-up aiment à le répéter ad nauseam. Le manque de transparence de cette opération souligne une volonté de procéder dans la plus grande discrétion. En 2016, Google avait déjà conclu un accord entre son algorithme de deep learning DeepMind et la NHS. Il y a moins d’un mois, le Wall Street Journal révélait le Projet Nightingale de la firme qui avait pioché dans les bases de données d’Ascension, une organisation médicale à but non lucratif regroupant les dossiers médicaux de millions d’américains.