Sunspring, un film original écrit par une intelligence artificielle
Oscar Sharp, un réalisateur, et Ross Goodwin, un chercheur en intelligence artificielle, ont mis au point un programme capable d'écrire des scénarios de film.
Le court-métrage « Sunspring » est sans aucun doute le premier court-métrage écrit part une machine, une intelligence artificielle baptisée Benjamin par ses créateurs, un chercheur en IA et un réalisateur. Le résultat donne un petit film étonnant qui manque bien souvent de cohérence, notamment dans les dialogues.
Une intelligence artificielle capable d’écrire des films
A l’occasion du festival britannique « Sci-Fi London », le réalisateur Oscar Sharp et le chercheur en IA Ross Goodwin ont présenté un court-métrage dont le scénario est issu de Benjamin, une intelligence artificielle. « Juste au-dessus du clavier de votre smartphone vit une intelligence artificielle. Elle a été entraînée à partir de nombreux SMS et d’e-mails. Et essaie de deviner ce que vous voulez écrire. Nous étions curieux de découvrir ce qui se passerait si nous entraînions un tel programme à faire quelque chose d’autre » expliquaient les deux hommes en préambule de leur film sur le site Arstechnica.com qui l’a diffusé.
Il aura fallu une année à Ross Goodwin pour créer cette IA scénariste. Ensuite, avec Oscar Sharp ils ont nourri Benjamin avec les scénarios de dizaines de films tels que « Le Cinquième élément », « 2001, l’Odyssée de l’espace », « Star Trek », « X-Files » ou encore « Interstellar ». L’IA a alors analysé tous ces scripts en retenant quels mots et phrases étaient le plus souvent réunis. Elle apprend également le format des scénarios et décide des mises en scène ainsi que des dialogues des personnages.
Des dialogues étranges
Il semble que l’intelligence artificielle ait bien compris l’écriture d’un film de science-fiction. « Il y a des choses qui reviennent souvent dans Sunspring, quand les personnages disent : “Non, je ne sais pas ce que c’est. Je n’en suis pas sûr.” Ils questionnent l’environnement, ce qu’ils ont en face d’eux. C’est quelque chose de récurrent dans les films de SF où les personnages essaient de comprendre leur environnement« , précisait Ross Goodwin sur le site Ars Technica.
En revanche, les dialogues ne veulent pas dire grand-chose et le tout manque certainement de cohérence. « Dans un futur où règne le chômage de masse, les jeunes gens sont forcés de vendre du sang« , déclare au début du court-métrage le personnage principal. « Tu devrais voir le garçon et te taire. Je suis celle qui était censée avoir 100 ans. » répond alors son interlocutrice.
Si les intelligences artificielles ne peuvent pas encore créer de l’art, cette expérience prouve cependant qu’elles peuvent apprendre des œuvres existantes et les imiter en faisant preuve d’une certaine créativité.