Starlink : pour Elon Musk, il n’y aura pas de perturbations lumineuses
Alors que la constellation de satellites fait débat, son principal instigateur prend la parole pour affirmer l'absence totale de pollution lumineuse en orbite terrestre basse qui pourrait gêner les observations des astronomes.
Avec le projet Starlink, Elon Musk met à profit son projet de lanceur réutilisable SpaceX (qui offrira également des voyages en orbite) afin de placer près de 12 000 satellites en orbite terrestre basse, à environ 550 kilomètres d’altitude. Ceux-ci composeront un maillage permettant d’offrir une couverture Internet planétaire. Le projet n’en est qu’à ses prémices, avec seulement 300 satellites mis en orbite sur 11 943 objets prévus, mais dès 400 une mise en route primaire du réseau pourra être effectuée. SpaceX n’est pas seul sur ce créneau, mais l’entreprise est la plus avancée. Toutefois, les objets étant lumineux, ils inquiètent les astronomes qui craignent d’être gêné dans leurs observations. En juin dernier, l’astronome Alex Harrison Parker, responsable du projet ESPRESSO, exprimait son inquiétude : « Si SpaceX lance les 12000, ils seront plus nombreux que les étoiles visibles à l’œil nu. » Dans un ciel dégagé et en l’absence de pollution lumineuse, 9000 étoiles environ peuvent être perceptibles.
Un vernis magique ?
La réaction de Musk fut immédiate, dénigrant ses inquiétudes en affirmant que les 4 900 satellites déjà en orbite ne sont pas remarquables, et que les siens auront « un impact d’environ 0% sur les progrès de l’astronomie« . Toutefois, se voulant rassurant, il a annoncé qu’un des satellites de la troisième mission avait été recouvert d’un vernis spécial afin de minimiser les réflexions solaires. De belles paroles pour la NASA, qui invitait récemment les astronomes confirmés et en herbe à dégainer leur smartphone pour participer au projet Satellite Streak Watcher, une base de données permettant de souligner la pollution lumineuse engendrée par les satellites.
La communauté scientifique remontée
Rebondissant sur cet évènement, il a pris la parole lors du salon Satellite 2020 qui se déroule actuellement à Washington pour selon Les Échos « balayer les inquiétudes autour de son projet ». Il y affirmait que Starlink n’aura « pas le moindre impact sur les découvertes astronomiques« . Selon lui, les vidéos présentant les grappes de satellites observables à l’œil nul ne sont possibles que lors du déploiement de ceux-ci. Les scientifiques, au contraire, pointent du doigt que le vernis noir n’est qu’une solution d’apparat, les panneaux solaires, éléments les plus visibles, ne pouvant en être recouvert.