Legion : notre avis sur une série de super-héros qui s’annonce différente
Nous avons vu le premier épisode de la série Legion, et même si la prudence reste de mise, nous avons été emballé.
Déclarer que nous attendions le premier épisode de Legion au tournant serait assurément un euphémisme. Il faut dire qu’avant même le trailer, les ingrédients composants cette nouvelle série Marvel donnaient l’eau à la bouche. Pensez donc : une chaîne (FX) qui a la main particulièrement chaude, un créateur (Noah Hawley) qui a déjà plus que fait ses preuves sur la série Fargo, une première connexion à la télévision à l’univers cinématographique des X-Men ou encore un joli casting…bref, l’attente jusqu’à la diffusion du premier épisode le 8 février aura été longue. Mais au final, cela valait-il le coup ? C’est ce que nous allons voir de ce pas.
Une série de super-héros qui peut parler à tout le monde
Legion suit le personnage de David Haller (incarné par Dan Stevens de Downton Abbey). Diagnostiqué à l’adolescence de schizophrénie paranoïde, il est interné et maintenu sous lourd traitement médical dans un hôpital psychiatrique. La majorité de l’intrigue du premier épisode, qui dure un peu plus d’une heure mais qui passe parfaitement bien, tourne autour de l’interrogation principale suivante : notre héros est-il vraiment malade ou bien ses symptômes sont-ils en fait des manifestations de pouvoirs mutants (ou les deux, d’ailleurs) ?
Accompagné au quotidien de son amie Lenny (incarnée par une Aubrey Plaza folle et fantastique), notre héros va finir par rencontrer Sydney (Rachel Keller, vue dans Fargo justement), une jeune femme qui refuse tout contact physique et qui va faire basculer son monde. Dans ce premier épisode, Noah Hawley joue avec le cerveau du spectateur en le mettant dans la peau du héros dont la narration n’est assurément pas fiable. Difficile de différencier la réalité des rêves et des illusions tant l’exécution est brillante.
Outre une réalisation véritablement exemplaire, pleine d’idées visuelles et caractéristique du créateur, c’est en mélangeant objets modernes et éléments vintage, en insérant des séquences colorées et psychédéliques à des passages beaucoup plus sobres ou encore en utilisant des musiques choisies/composées avec soin que le show propose une véritable personnalité unique. Et ce en évitant la prétention ou le pompeux qui aurait pu en découler. Ajoutez à cela un jeu d’acteur irréprochable qui vient renforcer l’aspect psychologique du show et des effets spéciaux réussis et vous obtenez un premier épisode parfaitement solide qui interroge et qui pourra même séduire les allergiques aux super-héros.
En effet, les références aux mutants et aux X-Men restent jusqu’ici très légères, un peu à la manière des séries Marvel Netflix qui ne font que très rarement mention du MCU. Le show a visiblement comme vocation de s’adresser à tous, y compris aux allergiques aux super-héros qui rechercheraient plutôt une série qui traite notamment avec talent des maladies mentales. Cela dit, il semblerait que le premier épisode soit véritablement à part.
Sans spoiler bien entendu, il semble clair qu’à la fin de l’épisode une situation soit arrêtée (à moins que je n’ai été trompé, ce qui serait fabuleux) et que le show va alors basculer sur un scénario plus classique à base de victimes qui vont se battre contre leurs oppresseurs. Si les qualités évoquées précédemment devraient toujours être là et que nous avons dans tous les cas hâte des 7 prochains épisodes, reste que l’aperçu de ces derniers donne un peu l’impression que le premier épisode était véritablement unique dans sa narration et que le reste sera un peu plus sage à ce niveau là. Une hypothèse qui ne gâche en rien ce démarrage de Legion qui tient jusqu’ici toutes ses promesses et dont nous sommes curieux des évolutions scénaristiques.
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Legion : notre avis
Cela ne fait pas l’ombre d’un doute : le premier épisode de Legion est une franche réussite. Noah Hawley réitère la performance visuelle, auditive et narrative de Fargo en proposant quelque chose de véritablement unique. C’est bien simple, avec ses nombreuses qualités (réalisation, jeu d’acteur, rythme…) et sa vision aussi brillamment exécutée de la maladie mentale qui tranche avec les habitudes, il s’agit non seulement d’une excellente série de super-héros, mais surtout d’une excellente série tout court.
Malgré l’impression (peut-être fausse ?) que la folie proposée durant la première heure risque de laisser sa place à quelque chose de plus classique dans ses codes et sa narration (mais pas forcément dans le scénario, qui devrait décoller), reste que nous avons hâte de voir où le show de FX et ses excellents acteurs et personnages vont se diriger.