Facebook s’acquitte d’une amende de $550 millions pour rétention de données biométriques
Le réseau social cède et règle plus d'un demi million de dollars pour mettre fin à un recours collectif en Illinois. Les utilisateurs ainsi que leur défense seront dédommagés.
Lorsque vous ajoutez une photo sur Facebook, le réseau social vous propose automatiquement de vous identifier, tout en identifiant également vos amis. Grâce aux algorithmes, cette reconnaissance se fait automatiquement et Facebook attribue à chaque visage un profil d’utilisateur. Si cette fonctionnalité est pratique, elle ne plaît cependant pas à tout le monde. Dans l’état de l’Illinois aux États-Unis, un recours collectif attaquait ce service d’étiquetage nommé Tag Suggestions, au motif que la société de la Silicon Valley a violé une loi sur la protection des données biométriques en recueillant des données faciales pour les suggestions de Tag sur les photos de millions d’utilisateurs de l’État sans leur permission et sans leur dire combien de temps les données seraient conservées. Bien que le réseau social ait argué que ces allégations n’avaient aucun fondement, elle règle aujourd’hui la somme de 550 millions de dollars pour mettre fin à l’affaire.
Une erreur d’arrondi
The New York Times, qui révèle la conclusion de ce procès, rapporte qu’en vertu de l’accord « Facebook paiera 550 millions de dollars aux utilisateurs éligibles de l’Illinois ainsi que les frais juridiques des demandeurs. » La somme est particulièrement élevée puisqu’elle éclipse même les 380,5 millions de dollars que l’agence de notation de crédit Equifax a accepté de payer pour régler un recours collectif sur une violation des données des consommateurs en 2017. Si cette somme est très importante, elle doit être mise en parallèle des résultats financiers trimestriels de Facebook : ses revenus ont augmenté de 25% pour atteindre 21 milliards de dollars au quatrième trimestre, tandis que les bénéfices ont augmenté de 7% à 7,3 milliards de dollars. Pour le New York Times, l’amende dans les comptes de Facebook se résume à « une erreur d’arrondi ».
Des préoccupations de plus en plus récurrentes
La préoccupation accrue du public quant à la diffusion de technologies de surveillance comme la reconnaissance faciale est illustrée par ce recours collectif contre Facebook, mais aussi par l’activisme de l’Electronic Frontier Foundation (EFF) et de l’American Civil Liberties Union (ACLU) qui alertent les usagers sur les sociétés telles que Amazon et Clearview AI qui commercialisent des logiciels de reconnaissance faciale aux services de maintien de l’ordre pour identifier les criminels, mettant simultanément en péril la capacité des citoyens à rester anonymes en public. En Europe, l’UE envisage une un système de reconnaissance faciale en temps réel particulièrement liberticide.