Attaqué sur Star Citizen et ses méthodes, Chris Roberts prend la parole
Via un long billet, Chris Roberts, le créateur de Wing Commander et du toujours en cours de développement Star Citizen, s'est défendu contre un article de The Escapist particulièrement virulent.
Approchant des 90 millions de dollars amassés grâce au financement participatif et autres objets proposés dans son magasin en ligne, Star Citizen est sans surprise l’objet d’attaques depuis des mois. Avec l’ambition particulièrement massive (démesurée diront certains) de son créateur Chris Roberts et l’important nombre d’employés du studio de développement Cloud Imperium Games répartis sur plusieurs sites, le jeu de simulation spatiale avance tout doucement, module par module, et une version finale semble encore loin. Mais les plaintes des joueurs impatients ne sont rien comparées à ce qu’a rapporté jeudi le site The Escapist, également repris par Forbes.
Des accusations graves
Dans son long article, The Escapist prétend reprendre des propos d’anciens et actuels employés de Cloud Imperium Games. Ces derniers, anonymement, reprochent de nombreuses choses, souvent graves, à Chris Roberts et à sa manière de travailler.
On notera par exemple le fait que CIG aurait déjà utilisé 82 millions de dollars sur les 90 millions pour un jeu qui semble pourtant encore loin d’être terminé (Star Citizen deviendrait d’ailleurs plus à propos du marketing et du crowdfunding que de vraiment faire un jeu), que Chris Roberts aurait utilisé une partie de l’argent récolté à des fins personnelles (s’offrir une maison, des véhicules et des vacances…etc.) ou encore des acteurs hors de prix pour réaliser des publicités, tandis que l’environnement de travail serait « toxique » (directives peu claires, vulgarité, insultes, discrimination, plaintes aux Ressources Humaines ignorées…etc.). Enfin, Chris Roberts n’écouterait pas les conseils qu’on lui donne et son ambition serait bien trop importante pour espérer aller au bout du projet.
Une longue réponse et des doutes
Face à la gravité de ces propos, Chris Robert s’est fendu d’une réponse accompagnée du copieux email qu’il a envoyé à The Escapist 3h avant la publication du fameux article qui n’en a visiblement pas tenu compte. Dans ce billet, d’ailleurs surnommé « The Long Troll », l’attaqué s’y d’y particulièrement déçu de tout le drame entourant Star Citizen et y commente consciencieusement point par point les accusations portées à son encontre. Tout comme les déclarations anonymes de The Escapist qui peuvent difficilement être vérifiées, les propos de Chris Roberts sont également à prendre avec des pincettes, d’autant que ces derniers sont soit du simple déni soit des réponses assez vagues.
En revanche, ce qui n’est pas vague, c’est avec quelle précision et apport de preuves (à voir dans la réponse) il accuse notamment Derek Smart, une sorte de némésis depuis des années, d’être derrière ces fausses accusations. Chris Roberts l’accuse d’être dans une quête personnelle pour détruire Star Citizen et qu’il est évident qu’il est derrière tout cela. De plus, il charge The Escapist et notamment la journaliste Lizzy Finnegan à l’origine du papier de ne pas être particulièrement professionnels (« elle ne se comporte pas […] comme un reporter éthique« ). En effet, dans l’autre email attaché au message de Chris Roberts, The Escapist (par la voix de John Keefer) annonce à David Swofford (directeur de la communication de CIG) vouloir sortir l’article au plus vite, que les accusés aient eu le temps ou non d’y répondre. Chris Roberts parle alors de « journalisme click bait du plus petit standard« .
Star Citizen : la suite au prochain épisode
Il est certain que toute cette histoire devrait prendre un nouveau tournant dès le 10 octobre prochain puisque se tiendra à cette date la Citizencon 2015. L’évènement devrait être l’occasion pour Chris Roberts de prendre la parole et surtout de montrer ce qui devrait arriver prochainement sur le jeu qui a dans tous les cas besoin de rassurer les milliers de joueurs qui y ont investi de l’argent. Difficile pour le moment de démêler le vrai du faux d’un côté comme de l’autre et de savoir s’il s’agit simplement d’une vendetta personnelle à base de propos diffamatoires ou si les problèmes relevés sont bien (ou en partie) réels.