Perquisition chez Google : une opération très secrète
Invitée de l'émission "Le Grand Rendez-vous" Europe 1- Le Monde - i-Télé, le procureur national financier, Eliane Houlette, est revenue sur la perquisition des locaux de Google France.
Une perquisition monopolisant une centaine de personnes, dont des magistrats du Parquet national financier, a eu lieu le 24 mai dans les locaux parisiens de Google. Eliane Houlette, invitée du GDV ce dimanche, est revenue sur cette opération très secrète, baptisée “Tulipe”.
Le mot Google jamais prononcé
Google est visé par une enquête préliminaire du PNF pour fraude fiscale aggravée et blanchiment en bande organisée. Eliane Houlette, chef du parquet national financier (PNF), raconte les coulisses de la vaste perquisition des locaux parisiens du géant américain du mardi 24 mai. Elle a indiqué que 96 personnes ont participé à cette opération, 6 représentants du PNF, 25 experts informatiques, et les enquêteurs de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales. “Nous avons amassé beaucoup de données informatiques, je crois qu’il y a plusieurs téraoctets de documents informatiques” a-t-elle déclaré. Il va falloir des mois pour les exploiter ajoute-t-elle, faute de logiciels suffisamment performants.
Cette enquête, qui fait suite à une plainte de l’administration fiscale française, a débuté le 16 juin 2015 et elle a été traitée “en totale confidentialité compte tenu de l’activité de cette société” explique M. Houlette. “Nous avons, pour assurer cette confidentialité parfaite, (…) décidé de ne jamais prononcer le mot Google, de donner un autre nom, Tulipe, et nous avons travaillé ce dossier uniquement hors réseau (…) pendant presque un an” raconte-t-elle.
Les procédures iront jusqu’au bout
Le jour de la perquisition Google avait assuré respecter la loi française et coopérer avec les autorités. Si un procès est ouvert, la firme de Mountain View pourrait encourir une amende allant jusqu’à 10 millions d’euros. Michel Sapin, le ministre des Finances, a indiqué vouloir aller “jusqu’au bout” dans cette affaire.
Il exclut toute transaction comme ce qui s’est passé entre Google et le fisc britannique. Les deux parties avaient conclu un versement de 130 millions de livres, soit 170 millions d’euros d’arriérés d’impôts.