Droit à l’oubli : Google dit “non” à la Cnil
Dans un communiqué publié sur le blog googlepolicyeurope, Google réaffirme qu’il ne tient pas à faire de concession sur le droit à l’oubli concernant la version internationale de son moteur de recherche.
Entre Google et la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas l’amour fou. L’histoire entre la firme de Mountain View et le gendarme de l’Internet français vient de prendre encore un peu de plomb dans l’aile depuis que Google vient de balayer d’un revers de main la demande de la CNIL d’étendre le droit à l’oubli à tous ses services.
Google défie la CNIL
Depuis le 12 juin 2015, la CNIL fait pression sur Google afin que la firme étende le droit à l’oubli européen à toutes les versions de son site. En effet, un arrêt de la Cour de justice de l’UE daté de mai 2014, les internautes peuvent demander au moteur de recherche de retirer des liens des résultats qu’ils jugent inappropriés. Google a depuis reçu près de 290.000 demandes, dont 60.000 rien qu’en France.
Libre alors aux équipes de Google d’accepter ou non ces demandes de retraits. Ce n’est pas ce qui pose problème à la CNIL, mais le conflit porte sur l’extension du droit à l’oubli sur la version en .com du moteur de recherche, car pour le moment, ce dernier retire les liens affichés seulement sur les versions européennes de ses pages (.fr, .es, .co, .uk). Dans un communiqué publié aujourd’hui Google déclare “Nous respectons la position de la CNIL mais nous contestons par principe l’idée qu’une agence nationale de protection des données personnelles revendique une autorité à l’échelle mondiale pour contrôler les informations auxquelles ont accès les internautes à travers le monde”.
Google ne veut pas lâcher prise pour le .com
Pour Mountain View, la demande de la CNIL est des autres gendarmes Internet européens ne tient pas debout. Google estime qu’en France, seuls 3 % des internautes utilisent la version en .com et invoque également un recul de la liberté d’expression.
Malgré une mise en demeure en juin dernier et une condamnation par la justice française en décembre 2014 pour des demandes de retraits de liens qui n’ont pas été acceptées, le moteur de recherche ne semble pas disposé à faire la moindre concession concernant l’application du droit à l’oubli sur sa version internationale.