Test du Samsung Galaxy S Wifi 5.0 : un baladeur numérique taille XL
Ne vous fiez pas à ses apparences trompeuses, si le Samsung Galaxy S Wifi 5.0 présente bon nombre des caractéristiques des appareils de la gamme Galaxy, il s'agit d'un baladeur numérique qui n'accueille pas de carte SIM.
Version améliorée du Galaxy Wifi 4.0, il s’offre un écran 5 pouces plus imposant.
Au regard du marché ciblé par Samsung, le constructeur coréen semble vouloir livrer une guerre sur tous les fronts face à Apple, y compris sur le terrain de l’iPod Touch. Cependant le baladeur étonne de part ses attributs physiques. À la différence du baladeur de Cupertino, le Galaxy S Wifi est non seulement plus grand (78.2 x 141.3 x 11.9mm) que ses pendants smartphones mais aussi plus lourd (182 g). Samsung a décidé d’opter pour une approche baladeur orientée tablette plutôt que de faire de la facilité de transport une priorité.
Sortie en avril 2011, le Samsung Galaxy Wifi 5.0 est disponible pour un prix moyen de 220 € dans sa version 8go et environ 260€ pour sa version 16go.
Avant de rentrée dans le vif de ce test nous tenons à remercier tout particulièrement Samsung qui nous a offert un exemplaire du Galaxy Wifi 5.0 lors de notre séjour à Innsbruck en janvier 2012 lors des 1ers Jeux Olympiques d’Hiver de la Jeunesse dont le leader du moment sur le marché mondial des smartphones fut partenaire.
Première prise en main
Reprenant les bases solides des smartphones Galaxy dont la popularité mondiale témoigne de leur fiabilité, le Samsung Galaxy S Wifi 5 s’équipe d’un écran multitouch, d’une version 2.2 Froyo d’Android et d’un design sobre.
La taille de son écran 5 pouces est considérable mais il ne faudra pas s’attendre à un rendu digne du Super AMOLED HD, dont sont équipés les mobiles Galaxy, puisque le baladeur est doté d’un écran TFT LCD plutôt décevant. Forcément, la différence de résolution se fait ressentir entre les technologies LCD et AMOLED et il faudra se satisfaire d’une résolution 480×800. Alors que le positionnement du produit cherche à lorgner du côté des consommateurs de multimédia tentés par les petites tablettes, on peut s’étonner de ce choix de sacrifier la qualité d’image.
Le Galaxy S Wifi est équipé d’un capteur d’image de 3,2 mégapixels avec flash LED permettant d’obtenir des photos d’une résolution de 2048 x 1536. Par ailleurs un capteur frontal permet la prise d’autoportrait (0,3 mégapixels).
Design et ergonomie produit
Qu’on se le dise, chercher à trouver l’originalité dans le design Samsung revient souvent à essayer de comparer l’originalité du design d’un ticket de métro d’une ville X comparée à celui d’Y. Vous prenez le Galaxy S et l’emboitez dans une coque blanche plastique aussi reluisante que l’épaulette d’un stormtrooper et vous obtenez sa déclinaison baladeur king size. En version tablette, l’équivalence en termes de lignes et matériaux nous renvoie à la Galaxy Tab.
Le baladeur est équipé d’un bouton pressoir centrale permettant un retour à l’accueil et des 2 boutons capacitifs habituels : options et précédent. Rien de perturbant, rien de transcendant, la navigation est identique à celle d’un mobile Galaxy.
Sur les tranches nous trouvons un bouton d’alimentation, un autre affecté au contrôle du volume, un slot micro-SD, une prise casque et un port micro-USB.
Au dos, rien de particulier à signaler si ce n’est l’appareil est doté non pas d’un seul mais de deux haut parleurs permettant la lecture stéréo, à la différence de la plupart des smartphones.
Performances
Le Galaxy S Wifi 5.0 embarque un processeur 1 GHz S5P-C111 fonctionnant sous Android v.2.2.2. Ce modèle surnommé Hummingbird (colibri) s’était fait remarqué en début d’année 2011 lorsqu’il équipait les Samsung Galaxy Tab et Galaxy S (version ARM Cortex-A8 légèrement en deçà). Même si présenté comme tel il peut sembler vieillissant, le Galaxy S Wifi 5 obtient des performances équivalentes au Galaxy S et devrait à ce titre satisfaire les usages que l’on peut attendre d’un baladeur numérique : audio, film et des jeux peu gourmands (Angry Birds, Fruit Ninja, Cut the Rope etc.).
En ce qui concerne plus particulièrement les jeux-vidéo, la taille de la dalle nous fait bénéficier d’un confort de gameplay appréciable et nous ferait presque oublié les contrariétés que l’on peut rencontrer lorsque les contrôleurs sont placés directement à l’écran.
Comme son nom l’indique, il est possible de connecter le baladeur en Wifi (802.11 b/g/n). La navigation est fluide, autant qu’Android Froyo puisse le permettre, et l’accès à l’Android Market et un vrai bonheur pour pouvoir enrichir les fonctionnalités du baladeur. Lorsqu’il est sédentarisé prêt d’un accès, le Galaxy Wifi 5 peut devenir un assistant idéal avec réception des mails, navigation en ligne, téléchargement de playlist disponibles offline sur Spotify etc.
Comme nous l’annoncions d’emblée dans ce test la dalle de l’appareil est son gros point noir. Sa résolution est insuffisante pour un écran d’une taille aussi imposante. À tel point que la police de caractère fait ressortir des pixels sur ses contours sans que l’on ait besoin de forcer le regard. La balance des couleurs semble excessivement déséquilibrée pour pencher vers une atmosphère bleuté glaciale.
Comble pour un baladeur MP3, les écouteurs fournis par Samsung, similaires à ceux que l’on peut obtenir à l’achat d’un Galaxy Nexus sont d’une qualité regrettable. Pour peu que vous ne soyez pas un aficionado de la musique à l’oreille sensible, ils devraient cependant vous satisfaire, sinon il faudra investir dans une marque plus experte en intra-auriculaires ou vous procurer un casque.
Autre surprise décevante : malgré une taille considérable, il faudra se contenter de 8go de stockage interne soit 5go réellement disponibles. Evidemment vous pourrez compenser ces carences à l’envi avec l’achat une carte micro SD. Mais cette capacité de stockage initiale nous parait franchement insuffisante pour un appareil non-connecté a priori, sauf à utiliser le wifi, et qui doit donc compter sur ses propres fichiers stockés sans avoir recours au streaming.
Sa batterie 2500 mAh lui offre une autonomie appréciable, évaluée à 60h d’écoute MP3 par le constructeur et 8h en lecture vidéo. Pour peu que vous ne soyez pas connecté au wifi pour le goinfrer de data, le Galaxy S 5 est effectivement peu gourmand en batterie et se prête particulièrement bien aux longs déplacements, sans qu’on se soucie de le réalimenter en charge à la nuit tombée.
Interface
L’interface nous offre toute l’efficacité d’une surcouche Samsung par dessus Froyo. On retrouve un système de gestion d’écrans de bureaux multiples identiques aux smartphones sans oublier la pléiade anecdotiques d’applications Samsung (Samsung Apps, All Share, Samsung Smart View etc.). On apprécie cependant d’avoir accès à l’Android Market pour profiter de widgets utiles, même non connectés et enrichir l’interface.
Puisqu’il s’agit d’un baladeur-tablette, concentrons nous plus particulièrement sur les fonctionnalités liées au multimédia. Samsung ne semble pas en avoir fait de même puisque le lecteur audio est tout ce qu’il y a de plus rudimentaire. La gestion des playlists n’est pas évidente et on aurait apprécié de voir l’interface s’enrichir de services tierces prenant en charge les métadonnées, un traitement audio revu à la hausse ou la possibilité de télécharger les couvertures, les paroles, les dates de concert etc. Faute d’initiative de la part constructeur ou de partenariats il n’en est rien. De même pour le lecteur vidéo qui pourra se faire remplacer rapidement sur l’Android Market sans se faire regretter.
Capture d’image
La capture d’image, vue l’utilité première du baladeur qui reste l’écoute de musique, devient aussi utile que l’appareil photo d’une Nintendo DS : complètement gadget. Inutile donc indispensable dirons certains. Oui d’un certain point de vue cela peut décider certains à opter pour cet appareil plutôt qu’un autre de la concurrence. Cependant même si l’on apprécie la fonctionnalité diaporama du capteur, il ne faut pas se leurrer : l’appareil photo est anecdotique et sert avant tout à gonfler la grille de spécifications du produit.
Si vous êtes équipé d’un smartphone de dernière génération vous aurez vite fait d’oublier votre Galaxy S Wifi dans votre poche lorsqu’il s’agira de shooter. Le flash à Led est plutôt bienvenu mais le capteur 3,2 megapixels peine à nous offrir des résultats probants (bruit et flou à l’image sont récurrents, surtout en intérieur). Encore une fois, si l’on part du point de vue que cette fonction appareil photo n’est que du bonus sur un appareil que l’on attend par sur ce terrain, on ne peut que saluer l’initiative, même si son utilité reste discutable dans le fond.
Verdict
Win
- Une taille d’écran confortable
- L’autonomie de la batterie
- L’accès à l’Android market
Fail
- Une capacité de stockage insuffisante
- Une qualité d’écran d’un autre âge
- Une interface multimédia légère
Le Samsung Galaxy S Wifi 5.0 flirte avec le danger d’être inutile si vous possédez déjà un smartphone qui fasse usage de lecteur mp3 avec une capacité de stockage qui vous convienne. Cependant sa taille et son autonomie confortable en fond un appareil intéressant pour visionner des vidéos, intérêt contrasté par un qualité d’image LCD à la résolution en deçà de ce à quoi nous habitue Samsung avec sa gamme Galaxy. Sa capacité de stockage décevante et l’absence de micro SD étonnent pour un appareil destiné à un usage offline qui devrait se positionner sur un marché de baladeur numérique qui serve de disque dur transportable, à l’image de ce que pouvait proposer Archos en son temps. Cependant, trop soucieux d’attaquer Apple sur ses positions en concurrençant l’iPod Touch, Samsung peine à se démarquer clairement et cherche l’affrontement frontal en ralliant les utilisateurs acquis à la cause d’Android.
– Design : 6
– Écran : 7
– Performance : 7
– Photo et vidéo : 6
– Fonctionnalité : 7
– Interface : 8
– Autonomie batterie : 8
Appréciation générale : 7/10