La série de guerre culte de Spielberg, parmi les plus gros budgets de l’histoire d’HBO

Image d'illustration. The PacificHBO / PR-ADN
Considérée comme l’une des productions phares de Steven Spielberg, cette série de guerre a marqué l’histoire d’HBO par son ambition et son budget colossal, se classant parmi les programmes les plus coûteux jamais réalisés par la chaîne américaine.
Tl;dr
- Les budgets des séries explosent depuis six ans.
- « The Pacific » reste une exception précoce en 2010.
- Production ambitieuse, succès critique et Emmy à la clé.
Un tournant pour les budgets télévisuels
Les chiffres donnent parfois le vertige : aujourd’hui, les productions de prestige s’accordent des moyens qui n’auraient jamais été envisagés il y a encore dix ans. Pourtant, un phénomène marquant émerge dans l’histoire récente de la télévision : presque tous les records de budget datent de ces six dernières années. Il suffit d’observer l’impressionnante montée en puissance d’Amazon Prime Video et Disney+, prêts à dépenser sans compter pour leurs séries phares. Pour preuve, « The Lord of the Rings: The Rings of Power » a pulvérisé tous les plafonds avec près de 58 millions de dollars par épisode, tandis que « Andor » atteignait les 650 millions sur deux saisons, ou encore « WandaVision », avec ses 25 millions par épisode.
L’exception « The Pacific » : une anomalie dans la course aux millions
Ce panorama presque exclusivement contemporain dissimule pourtant une exception frappante. Parmi le top 30 des saisons les plus coûteuses, seul un projet remonte à plus loin : la minisérie « The Pacific », diffusée par HBO en 2010. Forte d’un budget de plus de 200 millions pour seulement dix épisodes — soit environ 20 millions par épisode, un montant inouï à l’époque — la série s’imposait comme un véritable ovni. Il faut dire que le contexte jouait pour elle : dans le sillage du triomphe de « Band of Brothers » et soutenue par le duo emblématique Steven Spielberg/Tom Hanks, « The Pacific » s’inscrivait déjà dans la lignée des grandes fresques hollywoodiennes.
Une production au service du réalisme et du prestige HBO
Le choix d’HBO d’investir autant dans ce projet n’allait pourtant pas de soi. Le patron de la programmation, Michael Lombaro, confessait alors qu’« The decision to proceed with this, knowing the price tag, was daunting. » Mais la série entendait repousser toutes les limites du réalisme : scènes de combats titanesques dans le Pacifique, séquences navales sophistiquées, usage quotidien d’effets pyrotechniques pendant près d’un an — et ce avec des acteurs principaux plutôt que des cascadeurs professionnels, obligeant à redoubler d’attention sur la sécurité.
Pour illustrer cet engagement exceptionnel, quelques points méritent d’être soulignés :
- Dépenses massives en effets spéciaux et munitions factices.
- Sécurité accrue pour les acteurs sur le plateau.
- Niveau cinématographique revendiqué dès l’écriture du projet.
Bilan : impact durable malgré le risque financier
Rétrospectivement, difficile de mesurer précisément si « The Pacific » a été rentable selon les critères financiers traditionnels — le modèle économique reposant davantage sur l’image premium que sur l’audience brute (3,1 millions pour son premier épisode). Mais sur le plan symbolique comme critique, la série a conforté HBO dans sa stratégie ambitieuse : elle récoltera un Emmy Award du meilleur programme limité en 2010. L’expérience « The Pacific », audacieuse, voire téméraire à sa sortie, préfigurait déjà l’ère actuelle où seuls les projets grandioses semblent capables d’attirer les regards… et d’écrire l’histoire audiovisuelle contemporaine.