Helena Bonham Carter : comment son rôle dans Fight Club a affecté sa santé physique

Image d'illustration. Fight ClubFox 2000 Pictures / PR-ADN
Le rôle de Helena Bonham Carter dans le film culte Fight Club a eu des répercussions inattendues sur sa santé. L’intensité de son interprétation et les exigences du tournage ont eu un impact physique notable sur l’actrice britannique.
Tl;dr
- Fumer à l’écran nuit gravement à la santé des acteurs.
- Les cigarettes « aux herbes » déçoivent par leur goût et leur rendu.
- Certains réalisateurs privilégient l’authenticité visuelle, au détriment du bien-être.
Le paradoxe du tabac au cinéma
Il suffit d’évoquer le film culte de 1999, Fight Club, pour que surgisse aussitôt une image mémorable : celle de Marla, incarnée par Helena Bonham Carter, impassible, cigarette à la main, fixant l’objectif. Difficile de nier le pouvoir esthétique du tabac à l’écran ; malgré la certitude partagée de ses effets délétères — et là-dessus, nul doute possible — le simple fait de fumer demeure synonyme de style et d’aura cinématographique. La fumée qui se mêle à la lumière donne une dimension visuelle singulière, conférant relief et intensité à une scène. Elle sert souvent aussi de prétexte dramatique ou permet d’établir un rythme entre les personnages.
Les coulisses : entre exigence artistique et risques réels
Mais ce choix esthétique n’est pas sans conséquence pour les comédiens. Sur certains tournages, comme celui orchestré par le méticuleux David Fincher, cette quête du plan parfait peut vite se transformer en calvaire. Dans une interview accordée en 2009, Helena Bonham Carter confiait avoir contracté une bronchite après des dizaines — voire des centaines — de prises nécessitant qu’elle inhale véritablement ces cigarettes nocives. L’actrice racontait : « J’ai dû passer une radio parce que j’ai eu une bronchite – surprise, surprise – durant les six mois de tournage. Et Fincher fait tellement de prises avec beaucoup de plans enfumés. Il était obsédé par la manière dont la fumée devait flotter. » Un perfectionnisme qui laisse parfois les interprètes littéralement submergés sous un « cimetière de mégots ».
L’alternative : les cigarettes aux herbes… vraiment la solution ?
Pour pallier ce risque sanitaire, nombre d’acteurs se tournent vers des substituts : les fameuses cigarettes « aux herbes ». Moins toxiques certes, mais loin d’être agréables ou convaincantes devant la caméra. Ainsi, Jon Hamm, héros incontesté de la série Mad Men, évoquait ironiquement leur goût infâme — « Elles ont un goût d’herbe mélangée à du savon… » — tout en rappelant l’intensité des cadences : parfois plus de soixante-dix cigarettes par épisode lors des différentes prises.
Parmi les difficultés rencontrées sur les plateaux :
- L’aspect visuel moins dense des fausses cigarettes.
- L’altération notable du goût et de la voix.
- L’épuisement rapide même avec des produits supposés inoffensifs.
Selon le témoignage du comédien Cillian Murphy, même ces versions prétendument inoffensives ne seraient pas sans danger : « Elles comportent désormais aussi des avertissements sanitaires ! »
Authenticité ou bien-être ? Le dilemme persiste
Ce souci d’authenticité visuelle pousse certains réalisateurs, tel Fincher, à bannir purement et simplement ces alternatives jugées peu photogéniques. Un choix qui n’est pas sans conséquence sur la santé des acteurs et qui interroge encore aujourd’hui l’industrie quant au fragile équilibre entre réalisme artistique et respect du bien-être professionnel sur les plateaux.