Le flop de Him au box-office en dit long sur le phénomène Jordan Peele

Image d'illustration. HimUniversal Pictures / PR-ADN
Les chiffres décevants enregistrés par le film Him au box-office mettent en lumière un constat marquant concernant Jordan Peele : le réalisateur, pourtant plébiscité pour ses œuvres précédentes, n'est pas une garantie de succès commercial systématique.
Tl;dr
- Him, produit par Jordan Peele mais réalisé par Justin Tipping, a connu un lancement décevant avec seulement 13,5 millions de dollars aux États-Unis.
- À l’international, le film a rapporté à peine 400.000 dollars dans vingt-cinq pays, loin des attentes.
- Cet échec souligne que le nom de Jordan Peele ne suffit pas à garantir le succès lorsqu’il n’est pas derrière la caméra.
Le contraste saisissant entre réalisateur et producteur
Difficile de ne pas constater la différence flagrante lorsqu’on évoque Jordan Peele, selon qu’il tienne la caméra ou qu’il se contente de soutenir un projet en coulisses. Ces dernières années, son nom est devenu synonyme d’originalité et de succès dans le genre horrifique, surtout depuis le choc planétaire provoqué par Get Out en 2017.
Avec ses films suivants, comme Us et Nope, il a démontré une capacité rare à mobiliser critiques et public autour d’histoires audacieuses, engrangeant des recettes spectaculaires—par exemple, près de 260 millions de dollars pour Get Out sur un budget microscopique. Pourtant, dès qu’il endosse la simple casquette de producteur, l’équation change sensiblement. Le cas du récent long-métrage Him, réalisé par Justin Tipping, l’illustre douloureusement.
Un lancement en demi-teinte pour Him
Sorti récemment sur les écrans américains, ce film mêlant football et horreur n’a généré que 13,5 millions de dollars lors de son premier week-end—loin des attentes initiales situées autour des 20 millions. À l’international, la situation est encore plus préoccupante : seulement 400.000 dollars récoltés dans vingt-cinq pays. Si le budget s’avère raisonnable (27 millions hors promotion), ces chiffres interrogent sur la rentabilité à venir hors exploitation numérique ou streaming.
Face à lui, la concurrence n’a pas facilité les choses : Demon Slayer: Kimetsu no Yaiba – The Movie: Infinity Castle garde sa première place avec 17,3 millions et The Conjuring: Last Rites confirme son statut de valeur sûre du box-office avec plus de 12 millions pour son troisième week-end. En somme, les amateurs avaient l’embarras du choix côté films de genre.
L’effet Jordan Peele : pas toujours garanti
Ce revers commercial rappelle que si l’affiche peut séduire grâce au nom de Jordan Peele, cela ne suffit plus à assurer un triomphe dès lors qu’il reste hors du fauteuil de réalisateur. Quelques réussites ponctuelles subsistent : Candyman, relancé en 2021 sous son patronage, ou BlacKkKlansman, avaient bien fonctionné. Mais d’autres productions estampillées Jordan Peele n’ont jamais dépassé le statut d’honnêtes performances ou ont même connu un échec cuisant (Honk For Jesus. Save Your Soul, à peine 2,5 millions).
Au fond, on retiendra cette distinction nette : aujourd’hui, les spectateurs associent pleinement le talent unique de Peele à sa vision derrière la caméra—pas seulement à son soutien logistique.
Sous le vernis horrifique
Rappelons que Him suit l’histoire mouvementée du jeune quarterback Cameron Cade (Tyriq Withers). Après une agression violente et une blessure cérébrale qui menace sa carrière prometteuse, il accepte l’aide du légendaire joueur Isaiah White (Marlon Wayans) et se retire dans un complexe isolé avec lui et sa femme influenceuse (Julia Fox). Mais cette immersion va rapidement basculer vers une plongée vertigineuse dans des ténèbres inattendues…
À l’heure où l’originalité peine à attirer les foules sans figure tutélaire derrière la caméra, Him rappelle cruellement qu’un nom célèbre ne garantit ni engouement ni recettes au rendez-vous.