Des employés de Riot Games en grève contre le traitement des plaintes pour harcèlement
Le monde du jeu vidéo n'est pas épargné par les problèmes sociétaux. Lundi, 200 employés de Riot Games ont stoppé le travail pour protester contre les règles d'arbitrage des plaintes déposées pour harcèlement.
Tout avait commencé l’année dernière quand le site Kotaku dévoilait son enquête Inside the Culture of Sexism at Riot Games. Plusieurs employés y dénonçaient anonymement des cas de discrimination à l’embauche, différences de salaires, plafonds de verre pour les femmes et harcèlements….
150 salariés de Riot Games en grève
Après le témoignage de Barry Hawkins, ancien salarié de Riot Games, qui accusait le studio d’enfreindre la loi californienne sur l’égalité des salaires, la situation s’est accélérée. Aux États-Unis, nombreuses sont les sociétés à avoir recours à un arbitrage privé par clause compromissoire avant un procès. Une opération tout à fait légale mais l’arbitre n’est pas tenu d’appliquer le code pénal, il n’y a pas de jurés neutres ni de rapport public.
Cette opération permet très souvent d’accélérer le traitement des plaintes en lui-même mais assure aussi et surtout de garder l’affaire bien silencieuse. Le 3 Mai dernier, Riot Games annonçait ne plus passer par cet arbitrage privé pour les plaintes de nouveaux employés. Aucune application rétroactive de cette mesure, et c’est ce qui a décidé pas moins de 150 employés à manifester sur le campus de Riot Games à Los Angeles.
Et la situation pourrait s’intensifier
Jocelyn Monahan, chef de fil de ce mouvement, déclarait à Kotaku que les grévistes laissaient à Riot Games jusqu’au 16 Mai pour réagir, sous peine de voir les actions se renforcer. Et qui sait, peut-être que ce mouvement inspirera des salariés d’autres entreprises, pour que hommes comme femmes réalisent “qu’ils ont beaucoup de pouvoir sur leurs conditions de travail.“