Avant Guardians of the Galaxy : James Gunn et ses débuts méconnus

Tenté par un retrait du cinéma face à l’échec de ses premiers films, James Gunn trouve un second souffle grâce à Marvel.

Aux portes de la télévision avant Marvel

En revisitant la carrière de James Gunn, il est fascinant d’imaginer ce qu’aurait été le parcours du réalisateur s’il n’avait pas croisé la route de Marvel. Dans un épisode du podcast Smartless, l’auteur-réalisateur confiait avoir sérieusement envisagé de tourner le dos au cinéma, à une époque où ses films peinaient à rencontrer leur public. Il racontait : « En réalité, j’avais dit à mes agents que je ne voulais plus me concentrer sur le cinéma. J’ai expliqué que, de toute façon, aucun film n’était pris au sérieux, qu’ils ne faisaient pas partie de la conversation culturelle, sauf s’il s’agissait d’un film comme Hulk, un film Marvel ou quelque chose du genre. Je fais ces films à petit budget, mais ils ne trouvent tout simplement pas leur public. »

Quand le succès se fait attendre…

Au début des années 2010, James Gunn se sent étranger au grand écran. Son premier long-métrage, Slither, passe quasiment inaperçu lors de sa sortie en 2006, même s’il deviendra culte avec le temps. Sa comédie grinçante Super ne séduit guère plus. Face à cette absence d’écho, il opte alors pour la télévision, univers où il œuvre déjà régulièrement et qu’il juge alors comme le véritable terrain d’expression pour les créateurs : « Je venais juste de signer un accord pour réaliser un autre pilote de série… il semble qu’aujourd’hui, le véritable espace créatif pour les scénaristes, et même pour les réalisateurs, se trouve à la télévision. C’est là qu’on peut vraiment faire un peu ce que l’on veut. »

L’appel décisif de Marvel et la bascule

Mais voilà que tout bascule lorsqu’un appel de Marvel Studios vient modifier radicalement la trajectoire du cinéaste. En signant pour réaliser Guardians of the Galaxy, il transforme une licence confidentielle en phénomène mondial, insufflant humour et émotion à une bande d’anti-héros décalés. Cette réussite marque un tournant décisif : James Gunn, autrefois tenté par un retrait du septième art, devient l’une des figures majeures du blockbuster hollywoodien.

Télévision ou cinéma : une frontière désormais poreuse

Pourtant, loin d’abandonner l’univers télévisuel, James Gunn continue d’explorer ce format en parallèle : après son passage chez Marvel, il s’impose aussi chez DC Studios, dont il est aujourd’hui co-dirigeant. Il mène ainsi de front des superproductions comme Superman et des séries remarquées sur HBO Max telles que Peacemaker ou Creature Commandos. La preuve qu’il demeure attaché à cette liberté créative qu’offre toujours le petit écran.

Pour les amateurs de récits alternatifs, une question persiste : sans l’intervention providentielle de Marvel, quelles histoires aurait pu raconter James Gunn ? Peut-être faudra-t-il laisser cette interrogation nourrir l’imagination des fans…