Avant de devenir un film méconnu, le loup-garou de Stephen King a d’abord été un livre illustré

Image d'illustration. Silver BulletDino De Lorentiis Company / PR-ADN
Avant de devenir un film peu connu mettant en scène des loups-garous, cette histoire imaginée par Stephen King a d’abord pris vie sous la forme d’un livre magnifiquement illustré, dévoilant une autre facette du talent de l’écrivain.
Tl;dr
- « Silver Bullet » et la nouvelle diffèrent largement.
- L’œuvre originale de King est illustrée et singulière.
- Le film reste un plaisir coupable du cinéma d’horreur.
Deux œuvres pour une même histoire
Difficile de s’y retrouver parmi les innombrables adaptations issues de l’univers de Stephen King. Pourtant, si l’on cite volontiers des incontournables comme « Carrie » de Brian De Palma ou « The Shining » par Stanley Kubrick — que l’auteur lui-même n’apprécie guère —, d’autres adaptations sont passées sous le radar. C’est le cas de « Silver Bullet », film sorti en 1985, tiré d’une œuvre bien moins connue.
L’originalité singulière du « Cycle du Loup-Garou »
À l’origine, la nouvelle intitulée « Cycle of the Werewolf », parue en 1983, s’affranchit des codes habituels de son auteur. Structurée en douze chapitres — un pour chaque mois —, elle relate les attaques sanglantes perpétrées par un loup-garou dans la petite ville fictive de Tarker’s Hill, dans le Maine. Au centre du récit : Marty Coslaw, un garçon en fauteuil roulant dont la confrontation avec la bête structure progressivement l’intrigue. Le texte prend une dimension toute particulière grâce aux illustrations saisissantes de Bernie Wrightson. Ses dessins macabres insufflent à chaque scène une intensité visuelle rare chez King, plongeant le lecteur dans une atmosphère aussi fascinante qu’inquiétante.
L’adaptation cinématographique : liberté et nostalgie eighties
Le passage à l’écran s’opère deux ans plus tard sous la houlette du réalisateur Dan Attias, avec un scénario signé King lui-même. Pourtant, le film s’éloigne sensiblement du matériau d’origine. Là où la nouvelle misait tout sur Marty, le long-métrage introduit sa sœur Jane (incarnée par Megan Follows) et revisite le personnage clé d’Al — oncle complice du héros et pourvoyeur de feux d’artifice/silver bullet —, rebaptisé Red (Gary Busey) pour l’occasion.
Voici ce qui distingue le film :
- Mise en avant d’un duo de jeunes protagonistes.
- Rôle renforcé pour l’oncle excentrique et attachant.
- Dose assumée de second degré typique des années 1980.
Plaisir coupable ou curiosité méconnue ?
Si « Silver Bullet » ne brille pas auprès des critiques exigeants, il séduit pourtant par son ambiance rétro : effets spéciaux kitsch à souhait, casting solide (Busey, Corey Haim, Terry O’Quinn, Everett McGill…) et récit prévisible, mais généreux. En définitive, amateurs nostalgiques ou férus du bestiaire kingien y trouveront un divertissement honnête. Certes différents dans leur traitement, livre comme film proposent chacun à leur façon une plongée intrigante dans le mythe du loup-garou version King — un détour qui mérite sa place sur la liste des adaptations incontournables.