Une saga culte de films de monstres, méconnue, se dévoile sur Prime Video avec son reboot spectaculaire

Image d'illustration. Gamera Guardian of the UniverseDaiei Film / PR-ADN
Disponible discrètement sur Prime Video, une saga de films de monstres méconnue regroupe plusieurs volets et propose même une spectaculaire version remise au goût du jour. Cette franchise injustement négligée pourrait bien surprendre les amateurs du genre.
Tl;dr
- Gamera, rival de Godzilla, se distingue par son humanité.
- La saga alterne humour, combats épiques et effets limités.
- L’ère Heisei offre des films plus aboutis, disponibles en streaming.
Un monstre pas comme les autres
Dans l’univers foisonnant des kaiju, rares sont ceux à s’être forgé une identité aussi marquée que Gamera. Introduit au public japonais en 1965, soit onze ans après le premier film Gojira, ce gigantesque monstre tortue a su rapidement se démarquer de ses illustres homologues tels que Godzilla ou King Kong. Là où le lézard atomique sème la terreur sans distinction, Gamera surprend d’emblée par une forme d’humanité inattendue, notamment à l’égard des enfants. Dès sa première apparition à l’écran, il n’hésite pas à détourner un enfant du danger — un trait de caractère fondamental chez lui.
D’une époque à l’autre : entre charme rétro et ambitions modernes
Le parcours cinématographique de Gamera commence dans les années 60 avec huit films relevant de l’ère Shōwa. Ces longs-métrages cultivent une ambiance singulière, oscillant entre affrontements sanglants de monstres et situations complètement loufoques — parfois jusqu’à la maladresse. Malgré des moyens souvent modestes, cette série conserve aujourd’hui un attrait nostalgique. Les premiers opus tels que Gamera, the Giant Monster, Gamera vs. Barugon, ou encore Gamera vs. Gyaos, restent des exemples classiques du genre : batailles titanesques, inventions absurdes (comme un adversaire lançant des arcs-en-ciel) et bestiaire débridé.
En revanche, au fil des épisodes suivants — citons notamment les affrontements contre Viras, Guiron ou Jiger — le manque de budget devient criant. Si certaines séquences tiennent davantage du recyclage que de la nouveauté (le dernier volet « Super Monster » en regorge), quelques moments délirants font encore sourire les amateurs.
L’ascension d’un outsider grâce à l’ère Heisei
Le véritable tournant intervient dans les années 1990 avec la trilogie de l’ère Heisei. Portée par des productions plus ambitieuses et une narration bien plus travaillée, elle redore le blason du héros tortue. Les films Gamera: Guardian of the Universe, Attack of Legion, puis Revenge of Iris, rivalisent alors avec ceux du maître Godzilla en termes d’effets spéciaux et de profondeur scénaristique. À tel point que même les néophytes y trouvent leur compte ; on oublie vite le second degré pour suivre l’évolution crédible de personnages pris dans l’engrenage du cataclysme.
Si certains fans rêvent toujours d’un duel frontal entre Gamera et Godzilla — fantasme improbable aujourd’hui — ils peuvent toutefois (re)découvrir ces deux sagas en streaming : les films Shōwa et Heisei sur Prime Video, tandis que la série animée récente « Gamera Rebirth » reste accessible via Netflix.
Plaisirs régressifs… et modernité assumée
Reste un dernier clin d’œil : pour ceux qui souhaitent explorer toutes les facettes du mythe Gamera, même le très dispensable, mais attachant « Gamera the Brave » mérite qu’on s’y attarde le temps d’un visionnage curieux. Finalement, derrière ses carapaces et ses flammes surgit une icône pop qui n’a jamais cessé de fasciner petits et grands amateurs de monstres géants.