Neo contre Mega Smith : la fin alternative méconnue de Matrix

Image d'illustration. Mega SmithShiny Entertainment / PR-ADN
Il y a vingt ans, une nouvelle fin méconnue du film culte Matrix voyait le jour, échappant à l’attention de nombreux spectateurs.
Tl;dr
- The Matrix: The Path of Neo permet aux joueurs d’incarner Neo et de revisiter les scènes cultes de la trilogie, avec une réception critique mitigée malgré un accueil meilleur que Enter the Matrix.
- La version vidéoludique transforme le duel final en affrontement spectaculaire, où tous les clones de Smith fusionnent avec la ville, hommage aux kaijus et à l’animation japonaise, avec intervention des Wachowski pour briser le quatrième mur.
- Les Wachowski ont supervisé ce scénario alternatif pour offrir une expérience ludique originale, mêlant sérieux et clin d’œil, tout en réinventant leur propre univers avec humour et liberté.
Un fin moins conventionnelle
Voilà déjà vingt ans que les créateurs de The Matrix, les sœurs Wachowski, surprenaient le public avec une réécriture aussi explosive qu’iconoclaste de la conclusion de leur trilogie, mais cette fois… en jeu vidéo. Avec The Matrix: The Path of Neo, développé par Shiny Entertainment, les joueurs se glissaient dans la peau du légendaire Neo, revisitant les séquences cultes des trois films. Pourtant, si cette adaptation a été mieux accueillie que son prédécesseur, Enter the Matrix, sa réception critique est restée mitigée.
Le combat démesuré entre Neo et Mega Smith
Dès les premières minutes du combat final, le ton est donné : le jeu ne suit pas la voie tracée par le cinéma. À l’inverse du duel méditatif et sacrificiel du film, où Neo se laisse submerger par Smith afin de sauver la Matrice, la version vidéoludique imagine une issue résolument plus spectaculaire. Au lieu d’un affrontement intime, tous les clones de Smith fusionnent littéralement avec la ville pour former un gigantesque adversaire nommé Mega Smith. Les joueurs – et Neo – s’envolent alors dans un combat démesuré aux airs d’hommage à l’animation japonaise et aux kaijus.
Avant même ce moment-clé, une séquence audacieuse vient briser le quatrième mur : des avatars pixélisés des Wachowski interviennent à l’écran pour expliquer ce choix narratif décalé et l’écart assumé avec la trame originale.
Une collaboration créative sans compromis
Ce virage n’est pas né d’une décision isolée du studio. Au fil d’entretiens accordés notamment à Polygon, on apprend que les Wachowski ont directement participé à l’élaboration de ce scénario alternatif. Persuadées qu’un simple copier-coller de la fin du film aurait déçu sur le plan ludique, elles proposent alors d’affronter MegaSmith – flirtant même brièvement avec l’idée d’un clin d’œil à Godzilla auprès de Toho.
Entre sérieux et autodérision
Difficile de ne pas voir dans cette fin loufoque un reflet fidèle à l’ADN même de la franchise. Les influences venues d’œuvres comme Ghost in the Shell ou Akira résonnent jusque dans cet affrontement XXL – preuve que The Matrix, même en dehors des salles obscures, sait encore surprendre. Au-delà de l’action pure, c’est surtout une brillante occasion pour les créatrices de revenir sur leur propre mythologie… tout en osant casser leurs propres codes. Finalement, rares sont les adaptations qui s’offrent autant de liberté pour célébrer (et moquer) leur héritage avec autant de malice.