Sylvester Stallone a profondément remanié le scénario de Rambo 2 écrit par James Cameron

Image d'illustration. Rambo 2Anabasis N.V. / PR-ADN
Sylvester Stallone a profondément remanié le scénario initial de James Cameron pour le deuxième opus de la saga Rambo, intervenant de façon significative sur l’intrigue et les dialogues du film, avant le lancement du tournage.
Tl;dr
- Stallone a écarté la vision sociale de Cameron.
- Le script original était moins violent et plus profond.
- La version finale a transformé Rambo en super-héros.
L’évolution inattendue d’un personnage culte
Lorsque l’on évoque le nom de Sylvester Stallone, difficile de ne pas penser à John J. Rambo. Pourtant, peu de spectateurs savent que le virage spectaculaire pris par le héros dans « First Blood Part II » résulte autant d’influences croisées que de choix éditoriaux discutés — et parfois contestés — en coulisses. Derrière l’évolution du vétéran tourmenté vers un quasi-super-héros, une bataille d’écriture s’est jouée entre James Cameron et Stallone lui-même.
Un scénario initialement plus nuancé
Dans les années 1980, la société de production Carolco, déjà derrière des succès comme « Terminator 2: Judgment Day », sollicite James Cameron pour donner corps à la suite de « First Blood ». Le scénariste, qui avouera plus tard avoir accepté ce projet « pour l’argent », livre alors un script intitulé « First Blood II: The Mission ». Contrairement à la version finale portée à l’écran, son texte se concentre davantage sur la dimension psychologique du héros. Dès les premières scènes, Rambo est retrouvé non pas dans un camp de travail, mais dans une cellule isolée d’un hôpital pour vétérans : tout un symbole.
Des choix radicaux imposés par Stallone
Toutefois, très vite, le scénario subit un véritable coup de balai. La moitié du travail de Cameron sera tout simplement écartée, principalement sous l’impulsion directe de Sylvester Stallone. Ce dernier, qui avait pourtant insisté pour humaniser Rambo dans le premier opus en réécrivant une partie du script afin d’en faire un personnage sensible (et pacifiste), opère ici un virage à 180 degrés. Désormais, le film privilégie l’action débridée au détriment des commentaires sociaux et des nuances psychologiques.
Voici quelques modifications majeures opérées lors de la réécriture :
- Suppression du partenaire comique initialement prévu (le rôle destiné à John Travolta) ; il sera remplacé par la combattante vietnamienne Co Phuong Bao.
- Amincissement considérable des arcs narratifs secondaires, notamment ceux consacrés aux prisonniers de guerre.
- Accentuation flagrante des séquences violentes — là où Cameron recherchait un équilibre entre empathie et action pure.
Cameron recycle ses idées ailleurs
Ce n’est pas anodin si l’on retrouve certains éléments rejetés dans « Aliens », autre œuvre marquante signée James Cameron. Il déclarera plus tard avoir pu recycler son exploration du traumatisme chez les personnages, estimant que « ce syndrome post-traumatique n’avait finalement pas trouvé sa place dans ‘Rambo II’ ». Ainsi, loin des intentions initiales, « First Blood Part II » marquera avant tout l’entrée fracassante d’un héros musclé et invincible au panthéon du cinéma d’action hollywoodien — laissant derrière lui ses premiers tourments pour mieux conquérir le box-office mondial.