Il y a 56 ans sortait le James Bond le plus atypique, considéré en secret comme le meilleur

Image d'illustration. Au service de Sa MajestéEON Productions / PR-ADN
Sorti il y a 56 ans, un film James Bond s’est distingué par son originalité au sein de la saga. Souvent sous-estimé, il est pourtant considéré par certains amateurs comme le meilleur épisode de la franchise d’espionnage britannique.
Tl;dr
- Un Bond unique : histoire et acteur hors norme.
- Lazenby apporte vulnérabilité et réalisme au personnage.
- Film aujourd’hui réhabilité, considéré comme le meilleur Bond.
Une parenthèse inattendue dans la saga Bond
Parmi les sagas cinématographiques qui ont traversé les décennies, difficile d’ignorer l’aura de James Bond. Pourtant, derrière la façade de continuité et de codes bien ancrés, un opus singulier fait figure d’exception : Au service secret de Sa Majesté, sorti en 1969. Cet épisode – le sixième de la franchise – tranche résolument avec la recette classique, tant par son intrigue que par le choix inédit de son interprète principal.
L’incroyable pari George Lazenby
À l’époque, le départ de Sean Connery – lassé du rôle après You Only Live Twice – oblige les producteurs à opter pour un nouveau visage. Ils jettent leur dévolu sur George Lazenby, un modèle sans aucune expérience d’acteur. Un choix audacieux qui bouscule les habitudes d’Eon Productions. Dès le tournage, l’Australien annonce qu’il ne rempilera pas, condamnant d’emblée cette tentative à n’être qu’un « one shot ». Pourtant, ce pari risqué se révélera bien plus intéressant qu’il n’y paraît.
Une intrigue amoureuse hors norme et dramatique
Le scénario reprend certes l’affrontement traditionnel entre Bond et le sinistre Blofeld (Telly Savalas) menant une menace planétaire. Mais ce qui fait basculer l’opus dans une autre dimension, c’est la romance authentique avec la comtesse Tracy di Vicenzo (Diana Rigg). Pour une fois, l’amour n’est pas accessoire chez 007. La relation évolue vers un véritable engagement sentimental — jusqu’au mariage ! — avant que le destin ne frappe cruellement : Tracy est assassinée peu après la cérémonie, donnant au film une tonalité mélancolique inédite.
Voici ce qui distingue réellement cet épisode :
- Vulnérabilité inédite du héros : Lazenby incarne un Bond fragile, hésitant et profondément humain.
- Sérieux émotionnel : Le film accorde une place rare à la psychologie des personnages.
- Dramaturgie marquante : L’intrigue ose s’écarter des codes habituels du genre.
Réhabilitation critique tardive
Reçu froidement lors de sa sortie, en particulier concernant la prestation jugée « fade » de Lazenby par certains critiques, le film bénéficie aujourd’hui d’une relecture bienveillante. Avec du recul, on reconnaît désormais à cet acteur novice une capacité unique à insuffler au personnage une authenticité touchante. Pour beaucoup de passionnés et cinéphiles avertis, cette singularité narrative ainsi que l’audace émotionnelle font d’Au service secret de Sa Majesté non seulement l’épisode à part… mais aussi peut-être le plus réussi de toute la saga.