James Cameron : la véritable source d’inspiration du nouveau clan Na’vi dans Avatar: De feu et de cendres
Image d'illustration. Avatar: De feu et de cendresLightstorm Entertainment / PR-ADN
Le nouveau clan Na’vi introduit dans Avatar: Fire and Ash puise son inspiration dans une expérience vécue par James Cameron. Le réalisateur s’est appuyé sur des rencontres et observations réelles pour enrichir la culture de ce peuple inédit.
Tl;dr
- Les Na’vi d’Avatar reflètent diverses cultures autochtones.
- Le clan Mangkwan s’inspire des Baining de Papouasie-Nouvelle-Guinée.
- James Cameron assume le débat sur l’appropriation culturelle.
Diversité culturelle chez les Na’vi : une rupture avec la science-fiction classique
Dans l’univers de la science-fiction, la tendance à réduire les civilisations extraterrestres à une seule culture dominante reste tenace. On se souvient, par exemple, de « Star Trek » où chaque espèce se résume à un trait de caractère : logique implacable pour les Vulcains, esprit guerrier pour les Klingons… Mais pourquoi imaginer que des êtres venus d’ailleurs n’auraient pas, comme nous, une grande diversité de cultures ? C’est justement sur ce terrain que les films Avatar, signés James Cameron, apportent une nuance bienvenue.
L’inspiration bien réelle du peuple Mangkwan
Avec le troisième opus intitulé « De feu et de cendres », la saga introduit un nouveau clan Na’vi : les Mangkwan, ou « Ash People ». Contrairement à leurs prédécesseurs – Omatikaya, « peuple de la forêt », et Metkayina, « peuple de la mer » –, ces Na’vi vivent dans le cratère calciné d’un volcan, après avoir perdu leur foyer luxuriant. Leur rapport au feu est central, mené par leur cheffe sorcière Varang. Ici, la fiction rejoint la réalité : lors d’une expédition en 2012 en Papouasie-Nouvelle-Guinée, Cameron assista aux danses du feu des Baining. Il racontera plus tard avoir été marqué par ces hommes masqués courant dans les flammes durant sept heures sans interruption.
Au cinéma comme lors des rituels baining, cette célébration se traduit par :
- Des danses dans le feu accompagnées de masques animaliers imposants ;
- Des occasions spéciales (naissances ou récoltes) pour inviter les esprits locaux ;
- Une rareté qui fascine voyageurs et cinéastes en quête d’authenticité.
Cameron face aux critiques sur l’appropriation culturelle
L’intégration directe de rituels et symboliques indigènes relance toutefois les débats sur l’appropriation culturelle. Depuis la sortie du premier film en 2009, nombreux sont ceux à pointer la façon dont les Na’vi reprennent des codes propres aux peuples amérindiens ou maoris : parures traditionnelles, peinture corporelle ou communion avec la nature. Pour sa part, James Cameron ne botte pas en touche : « Les personnes historiquement opprimées ont toujours raison », admet-il. Il reconnaît volontiers devoir écouter ces voix et affirme vouloir traiter chaque influence avec respect.
Quand fiction et réel s’entremêlent au cinéma
À travers « De feu et de cendres », actuellement en salle, c’est toute la question de l’hommage versus l’emprunt qui traverse le récit. Entre fascination sincère pour des cultures méconnues et risque de simplification ou d’exotisation, le réalisateur avance prudemment. Reste à savoir si cette approche hybride saura convaincre autant qu’elle interroge.