MSC Cruises interdit les lunettes connectées à bord de ses navires

Image d'illustration. MSC CruisesMSC / PR-ADN
Les lunettes intelligentes, comme les Ray-Ban Meta, sont désormais bannies des zones communes des navires MSC Cruises.
Tl;dr
- MSC Cruises bannit les lunettes connectées dans les espaces publics de ses navires pour protéger la vie privée des passagers.
- Les appareils restent autorisés en cabine et lors des escales, mais sont confisqués s’ils sont utilisés dans les zones communes.
- Le secteur des croisières est partagé entre innovation immersive avec les smart glasses et prudence face aux risques de surveillance.
Des croisières sous surveillance
Le secteur des croisières s’adapte aux défis soulevés par l’arrivée de nouvelles technologies. La compagnie suisse MSC Cruises vient d’ajouter une nouvelle règle à bord : l’interdiction stricte des lunettes connectées, à l’image des Ray-Ban Meta, dans tous les espaces publics de ses navires. Derrière cette décision, une préoccupation majeure : la protection de la vie privée des passagers.
Dès qu’un passager est surpris avec ces appareils dans une zone commune, la sécurité portuaire confisque immédiatement l’objet. Précision importante : leur usage reste toléré en cabine, dans les lieux privés ou lors des escales à terre. Ce choix s’explique notamment par la capacité de ces dispositifs à enregistrer discrètement vidéos et photos – parfois même sans signalement lumineux visible, malgré la présence d’une LED censée alerter l’entourage. Selon certains analystes comme Avi Greengart (Techsponential), il s’agit d’une réaction logique face à plusieurs incidents récents survenus à bord.
Malaise croissant autour des lunettes intelligentes
Ce rejet ne tombe pas du ciel. Depuis le fiasco de Google Glass il y a plus de dix ans – et l’apparition du terme « glasshole » pour désigner ces utilisateurs jugés intrusifs –, le grand public exprime régulièrement sa réticence. Récemment encore, une vidéo virale montrait une New-Yorkaise brisant volontairement des Meta Ray-Ban portées par un influenceur, suscitant majoritairement le soutien en ligne : « Bon, les gens en ont assez d’être filmés par des inconnus », commentait un utilisateur.
D’ailleurs, on constate chez les plus jeunes – notamment la génération Z – un véritable refus vis-à-vis de ces technologies jugées trop intrusives. À San Francisco récemment, une université alertait contre un individu utilisant des Meta Glasses pour filmer secrètement étudiants et professeurs.
L’industrie se divise : entre méfiance et innovation
Curieusement, alors que certains tirent le frein à main, d’autres accélèrent. La concurrence n’a pas adopté une ligne commune. Par exemple, Carnival Cruise Line autorise encore ces « Google-type glasses » en dehors des opérations d’embarquement et de débarquement. De son côté, Disney, via son département Imagineering dirigé par Bruce Vaughn, voit dans les smart glasses un levier prometteur pour enrichir l’expérience client grâce à la réalité augmentée et à l’intelligence artificielle. On expérimente déjà à bord différentes manières d’informer ou divertir les visiteurs sans passer par leurs smartphones.
Face à cette polarisation du secteur et alors que plusieurs grands groupes technologiques préparent leurs propres modèles (on évoque déjà Samsung, Google ou Apple dès 2026), il semble que le débat sur les usages et la régulation des lunettes connectées ne fait que commencer.
Lignes rouges et attentes pour demain
Entre prudence accrue face aux risques de surveillance permanente et pari assumé sur l’innovation immersive, le marché navigue entre deux eaux. Reste à savoir où placer collectivement la frontière entre progrès technologique… et respect inaliénable de la sphère privée.