Meta met fin à son soutien au lobby pro-immigration FWD.us

Après des années de soutien, Mark Zuckerberg cesse tout financement de FWD.us, bouleversant le paysage pro-immigration.

Les signaux d’un repositionnement idéologique

Le vent semble avoir tourné pour Mark Zuckerberg. Longtemps chantre d’une immigration ouverte, le patron de Meta donne aujourd’hui un signal fort, rompant tout lien financier avec le groupe d’influence pro-immigration FWD.us. La décision, rapportée par Bloomberg, coïncide avec le retour au pouvoir de Donald Trump en 2025, marquant une inflexion nette dans la posture publique du géant des réseaux sociaux.

De l’engagement à la rupture

Depuis sa création en 2013, plus de la moitié des quelque 400 millions de dollars apportés à FWD.us provenaient de la Chan Zuckerberg Initiative (CZI). Mais pour la première fois cette année, aucune enveloppe n’a été versée à l’organisation. Autre signe révélateur : le départ de Jordan Fox, directrice de cabinet chez CZI, du conseil d’administration du groupe. Aucun représentant ne viendra occuper sa place vacante — un fait inédit dans l’histoire de ce lobby dédié à la réforme de l’immigration et de la justice.

Cette évolution ne sort pas de nulle part. Fin 2024, lors d’un échange remarqué avec l’influent conseiller trumpiste Stephen Miller, des questions ont été soulevées sur les liens entretenus entre Mark Zuckerberg et FWD.us. Quelques semaines plus tard, Meta procédait à une véritable refonte interne : fin des programmes dédiés à la diversité, équité et inclusion (DEI), suppression du fact-checking indépendant jugé « trop politiquement biaisé », assouplissement des règles concernant les discours insultants sur l’immigration ou les droits LGBTQ+, sans oublier l’arrivée remarquée du soutien affiché à Trump, Dana White, au conseil d’administration.

Nouveaux repères sous pression politique

Derrière ces choix stratégiques se dessine une volonté d’adaptation à un environnement politique mouvant. «Nous sommes au cœur d’une période où les politiques évoluent très rapidement et toute initiative perçue comme favorisant un groupe devient suspecte aux yeux du législateur», justifiait récemment Zuckerberg auprès du New York Times. Et lors d’un appel aux investisseurs en janvier, il déclarait : «L’administration actuelle veut que nos entreprises gagnent et défendent nos valeurs dans le monde. Cela ouvre selon moi une année pleine de promesses et d’innovations.»

L’engagement persistant des militants pro-immigration

Malgré ce revers majeur, l’équipe de FWD.us refuse d’abdiquer. Son président Todd Schulte se veut rassurant : « Nous remercions tous nos soutiens et nous saluons l’arrivée massive de nouveaux donateurs cette année ». L’organisation entend bien continuer à défendre les immigrants menacés et poursuivre son combat pour une réforme juste.

Par contraste saisissant, impossible d’oublier les mots prononcés par Zuckerberg lui-même il y a dix ans : « C’est sans doute l’un des grands enjeux civiques de notre temps ». Une conviction visiblement reléguée au second plan face aux réalités politiques actuelles.