Machine Gun Kelly a dit non à un rôle controversé dans Sinners

Image d'illustration. SinnersWarner Bros. Pictures / PR-ADN
L’artiste américain a décliné le rôle de vampire lié au Ku Klux Klan, préférant rester fidèle à son éthique plutôt que de compromettre ses valeurs.
Tl;dr
- Machine Gun Kelly a refusé un rôle dans le film Sinners car le script incluait une insulte raciste.
- Le rôle a été confié à Peter Dreimanis, et Ryan Coogler a soutenu la décision de MGK.
- Ce choix reflète les considérations éthiques et culturelles de l’artiste et n’a pas nui à sa carrière ni au succès du film.
Quand Machine Gun Kelly dit non à Sinners
Il n’est pas toujours aisé de cerner le parcours de Machine Gun Kelly alias Colson Baker. L’artiste, autrefois connu pour ses attaques verbales contre Marshall Mathers, s’est depuis mué en touche-à-tout : pop-punk, country, voire interprète de ballades alt-rock. Mais récemment, il a frôlé un virage inattendu vers le cinéma d’horreur, lorsqu’une opportunité s’est présentée du côté du film Sinners, la sensation horrifique de Ryan Coogler. Pourtant, une séquence du script l’a poussé à refuser l’audition.
Un choix personnel face à un rôle polémique
Invité sur le plateau de The Pat McAfee Show, l’artiste a révélé qu’il avait été sollicité pour incarner un vampire dans Sinners. Plus précisément, on lui proposait le rôle de Bert, neveu du chef local du Ku Klux Klan — un personnage sombre qui bascule rapidement dans la monstruosité. Or, une réplique problématique figurait au cœur de l’audition : il aurait dû prononcer une insulte raciste. Pour MGK, impossible d’aller plus loin : il a tout simplement décliné.
La production a finalement confié le rôle à Peter Dreimanis. Ce casting n’a pas manqué de nourrir les discussions sur le regard que porte Sinners sur la culture populaire blanche et son rapport aux codes afro-américains.
L’appui sans réserve de Ryan Coogler
Pour Ryan Coogler, cette décision se comprend aisément. Dans les colonnes de Variety, le réalisateur se veut compréhensif : « C’est tout à fait compréhensible. Je sais qu’il a une fille noire… On doit être à l’aise avec ce qu’on fait ». Difficile d’en douter : le rôle allait bien au-delà de la simple provocation.
Au fond, cette hésitation renvoie aussi au parcours singulier de MGK dans la musique. Souvent critiqué pour avoir navigué entre rap et rock sans jamais vraiment s’ancrer dans une scène — certains y voient déjà une forme d’appropriation culturelle — l’idée d’incarner un tel archétype à l’écran aurait pu être lourde de sens, voire dérangeante pour lui-même ou son entourage.
Un miroir tendu à la pop culture blanche
Dans Sinners, les vampires menés par Remmick deviennent des allégories vivantes de ceux qui se sont approprié les cultures noires américaines. Le film réussit ainsi une mise en scène frappante lors d’un numéro musical central, salué comme l’un des temps forts de cette réussite horrifique sortie en 2025.
Finalement, si MGK est resté en dehors du projet et fidèle à ses orientations musicales actuelles, ce retrait semble avoir servi tant sa carrière que celle du film. Parfois, décliner un rôle relève autant d’une question éthique que stratégique.