Lenteurs sur Free Mobile : Orange briderait les connexions
Les clients de Free Mobiles, notamment ceux en région parisienne, sont confrontés à un réseau de mauvaise qualité.
Xavier Niel se défend en accusant Orange de brider le réseau.
Après un an d’existence, Free Mobile n’a toujours pas réglé ses problèmes de lenteurs sur son réseau. Dans un reportage diffusé jeudi soir, Envoyé Spécial révèle que ces problèmes seraient liés à l’itinérance de Free sur les antennes d’Orange.
N’ayant pas encore entièrement déployé son propre réseau, Free Mobile utilise celui de son concurrent pour combler les zones non couvertes. Toutefois, les clients de Free Mobile qui passent par Orange subissent d’importantes lenteurs, notamment pour la 3G.
« En fait Orange limite notre bande passante sur certaines antennes », a accusé Xavier Niel, fondateur de Free dans un mail adressé à un abonné. Il a également ajouté que l’important pour sa firme est de « déployer toujours plus vite ».
De son côté, Orange s’abrite derrière les clauses d’un contrat qui le lie à Free et affirme qu’il n’y a pas le droit de procéder à un tel bridage. « Il n’y a aucune discrimination entre les clients Orange et les clients Free », a maintenu Pierre Louette, directeur général adjoint de France Télécom.
Acheter plus pour vendre plus
Celui-ci explique que Free serait limité en volume de transfert, à la manière d’un utilisateur qui est limité par son forfait 3G : une fois un quota atteint, le débit est limité.
« Moi, je suis prêt à en vendre plus le cas échéant, ce n’est pas du tout contraire à mes intérêts ni à mes principes », a répondu Pierre Louette qui renvoie donc la balle aux services financiers de Free. « S’ils veulent acheter plus de capacités, pourquoi pas, mais on ne limite pas la bande passante, nous », a-t-il insisté.
Néanmoins, dans un entretien accordé aux Echos, Pierre Louette précise qu’Orange a déjà gagné plus d’un milliard d’euros en deux ans grâce à ce contrat d’itinérance avec Free. « C’est au-delà de nos espérances », s’est-il réjoui. Initialement, le contrat avait en effet été estimé à un milliard d’euros en six ans, puis à un milliard sur trois ans.
Ainsi, d’après ces révélations, Free Mobile tente bien de régler le problème en mettant de l’argent sur la table. Mais face à des clients toujours plus gourmands et surtout plus nombreux, il est obligé d’augmenter la somme à verser à son concurrent. Cela va donc dans le sens de l’hypothèse selon laquelle Orange briderait le débit de certaines de ses antennes, afin de forcer Free à payer toujours davantage.