Le réalisateur de The Descent a failli quitter le film après une remarque sexiste choquante

Image d'illustration. The DescentCelador Films / PR-ADN
Le réalisateur du film d’horreur The Descent a failli quitter le projet après avoir reçu une remarque jugée extrêmement sexiste, mettant en lumière les tensions et défis auxquels il a dû faire face lors de la production.
Tl;dr
- Marshall a refusé une scène de nudité imposée.
- « The Descent » valorise la force féminine et la camaraderie.
- Des films d’horreur centrés sur les femmes restent rares.
Une vision audacieuse pour un film d’horreur singulier
Au milieu des années 2000, rares étaient les films d’horreur à oser placer six femmes au centre de l’intrigue, sans céder à la tentation de l’exploitation. Pourtant, c’est ce défi qu’a relevé Neil Marshall avec « The Descent », son second long-métrage après « Dog Soldiers ». Ce huis clos souterrain, où six spéléologues chevronnées se confrontent à leurs propres peurs autant qu’à des créatures terrifiantes, a rapidement séduit public et critiques. Le succès fut au rendez-vous : plus de 51 millions de dollars récoltés pour moins de cinq millions investis.
L’intégrité face aux stéréotypes du genre
Pourtant, derrière la caméra, le combat ne fut pas uniquement contre les monstres du récit. À l’époque du développement, certains cadres du studio proposaient – ou plutôt exigeaient – une scène où les héroïnes se seraient dévêtues collectivement dans un lac souterrain. Selon Marshall, il aurait alors lancé : « Si c’est ce film que vous voulez produire, je m’en vais ». Loin des archétypes façon Lara Croft, ces femmes n’étaient ni sexualisées ni objets de fantasme masculin : « Elles sont de vraies exploratrices, loin des clichés », résumait le réalisateur dans Empire Magazine.
Des actrices impliquées contre la banalisation du sexisme
Du côté des interprètes — venues du Royaume-Uni, d’Australie ou des Pays-Bas — cette volonté s’est vite ressentie sur le plateau. Saskia Mulder, par exemple, avoue avoir redouté une histoire « six filles en bikini dans une grotte ». Mais dès l’audition, le ton était donné : il s’agirait avant tout de sororité et d’entraide face à l’adversité. La Britannique Shauna Macdonald, quant à elle, se souvient d’interviews empreintes de sexisme : « Natalie [Mendoza] et moi avons été interrogées sur nos cycles menstruels synchronisés pendant le tournage… Et cela semblait acceptable ? », raconte-t-elle avec un mélange d’amusement et d’agacement.
Lent frémissement autour des héroïnes féminines dans l’horreur
Bien que quelques titres récents aient emboîté le pas – citons notamment « Host » (2020), « Annihilation » (2018) ou encore les différentes versions de « Black Christmas » – force est d’admettre que les films d’horreur mettant en avant une distribution principalement féminine demeurent trop peu nombreux. Malgré ce constat, la démarche de Marshall, à rebours des standards alors dominants, demeure exemplaire par sa ténacité et sa lucidité sur ce qui fait un récit moderne : l’humain avant tout, loin du sensationnel facile.