Le film culte qui a glacé même Stephen King

Image d'illustration. Massacre à la tronçonneuseBryanston Distributing Company / PR-ADN
Même Stephen King a été terrifié par la tension brute et l’authenticité de Leatherface dans Massacre à la tronçonneuse.
Tl;dr
- Stephen King s’inspire de ses propres peurs et expériences personnelles pour nourrir ses récits d’horreur.
- Il admire profondément Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper pour son réalisme cru et son esthétique dépouillée.
- Selon lui, l’authenticité et la tension brute du film ont influencé toute une génération de créateurs, y compris lui-même.
Le maître de l’horreur face à ses propres frayeurs
Lorsqu’on pense à la carrière de Stephen King, l’image d’un auteur qui réinvente sans cesse les codes du fantastique et de l’horreur vient immédiatement à l’esprit. Pourtant, derrière la prolifique imagination de ce géant de la littérature se cache une prédilection pour des thèmes intimes, voire obsessionnels. Les récits de Stephen King reviennent régulièrement sur les tourments d’auteurs alcooliques, le poids des souvenirs d’enfance dans les années 1950, ou encore la violence sourde des milieux ruraux. Autant d’éléments qui trouvent leur source dans la propre vie tumultueuse de l’écrivain : son combat contre la dépendance, mais aussi sa nostalgie pour ses amis d’enfance.
Un hommage assumé au film culte de Tobe Hooper
Malgré cette tendance à tisser ses angoisses personnelles dans ses œuvres, Stephen King ne cache pas son admiration pour un autre monument de l’horreur : Massacre à la tronçonneuse signé Tobe Hooper. Ce film, qu’il décrit comme une œuvre « aussi brutale qu’authentique », s’impose à ses yeux comme un chef-d’œuvre du genre. Lors d’une interview accordée à Variety, il a partagé le souvenir marquant de sa première vision du film en solitaire au début des années 1980 – presque dix ans après sa sortie. Selon lui, ce fut précisément cette expérience isolée qui a amplifié la puissance du long-métrage : « C’est seul que le film glisse vraiment ses doigts froids sous votre peau. »
L’impact inégalé d’un réalisme crû
Ce qui frappe particulièrement Stephen King, c’est le côté artisanal et presque documentaire du film. Le grain abîmé de la pellicule, les figurants semblant tout droit sortis d’un village texan oublié… Tout contribue à donner à Massacre à la tronçonneuse une aura quasi-réaliste. À ce propos, il confie : « Cela semblait si vrai qu’on aurait dit que les cannibales eux-mêmes avaient tourné le film ». Peu importe les millions récoltés par le film ou son statut culte aujourd’hui — pour Stephen King, rien n’égale cette absence totale d’artifice.
Pour mieux saisir pourquoi ce long-métrage se distingue à ses yeux parmi tant d’autres récits horrifiques — y compris ceux qu’il écrit lui-même — voici quelques aspects relevés par l’auteur :
- Sincérité visuelle : une esthétique sale et dépouillée.
- Tension brute : pas de nuances ni de préparation narrative superflue.
- Ancrage local : des acteurs et décors typiquement texans renforçant le malaise.
L’hommage durable d’un maître à un autre
Si Massacre à la tronçonneuseinspire encore aujourd’hui bon nombre de créateurs – huit suites et remakes plus tard –, il rassure aussi les amateurs du genre : même un expert tel que Stephen King n’a pas résisté aux assauts terrifiants du célèbre Leatherface. Il évoque longuement son rapport au film dans le documentaire Chain Reactions réalisé par Alexandre O. Philippe, soulignant combien cette œuvre continue d’influencer toute une génération d’auteurs passionnés par l’exploration des peurs viscérales.
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