La scène des Evil Dead que Sam Raimi regrette profondément d’avoir réalisée

Image d'illustration. Evil DeadRenaissance Pictures / PR-ADN
Sam Raimi, le réalisateur culte de la saga Evil Dead, a récemment partagé ses remords concernant une séquence précise du film original, révélant que cette scène controversée continue de le hanter des années après la sortie du long-métrage.
Tl;dr
- Scène controversée dans The Evil Dead toujours débattue.
- Sam Raimi regrette son choix artistique.
- La représentation n’est pas nécessairement une adhésion.
L’héritage ambivalent d’un classique de l’horreur
Quarante ans après sa sortie, The Evil Dead de Sam Raimi demeure une référence incontestable du cinéma d’horreur. Entre ses dérivés multiples — jeux vidéo, comics, série télévisée — et l’admiration intacte des amateurs du genre, le film a su marquer durablement la culture populaire. Pourtant, un point sombre subsiste dans cette réussite : une scène devenue aussi tristement célèbre que le film lui-même.
Un choix artistique sous le feu des critiques
Au cœur de la polémique : la séquence d’agression sexuelle infligée à Cheryl (incarnée par Ellen Sandweiss). Cette scène, souvent désignée par les fans sous le nom de « tree rape », choqua profondément lors de la sortie en 1981. À l’époque, dans le sillage de la vague slasher et d’œuvres comme Halloween ou Friday the 13th, la surenchère entre violence graphique et sexualité semblait faire partie du cahier des charges. Poussé par un désir d’aller toujours plus loin pour provoquer peur et dégoût, Sam Raimi confiait des années plus tard avoir franchi une limite : « Je pense que c’était inutilement gratuit et trop brutal… Ce n’était pas mon intention d’offenser. »
Mise en perspective contemporaine et regrets du réalisateur
Aujourd’hui, alors que les débats sur la représentation des violences sexuelles à l’écran se sont affinés, nombre de voix s’élèvent pour questionner ce type d’image. Certains reprochent à Raimi d’avoir participé à une culture problématique, là où lui-même admet désormais une forme de cécité artistique : « Mon jugement était mauvais à ce moment-là. » La façon dont la scène est filmée — adoptant souvent le point de vue du monstre plutôt que celui de la victime — ajoute encore au malaise ressenti. Pour plusieurs spectateurs ou survivants interrogés, cette perspective accentue le sentiment d’intrusion et renforce l’aspect exploitant.
Difficulté persistante et réception moderne
La postérité de cette séquence ne se limite pas à sa version originale : même dans le remake sorti en 2013, elle persiste sous une forme remaniée, suscitant incompréhension et indignation chez certains membres du public. Les producteurs eux-mêmes auraient parfois encouragé sa réintroduction avec légèreté, preuve que le débat reste loin d’être clos. Parmi les aspects que l’on peut retenir pour comprendre l’impact durable de cette œuvre :
- Censure internationale, bannissement temporaire dans plusieurs pays.
- Métaphore involontaire, évoquant pour certains la violence envers les genres marginalisés.
- Remise en question éthique, désormais assumée par son auteur.
Avec du recul, on constate combien un classique peut aussi être porteur d’ambiguïtés persistantes — entre fascination artistique et nécessité d’interroger nos représentations collectives.