Zootopie 2 oblige les fans de Disney à faire face à une réalité troublante

Image d'illustration. Zootopia 2Disney / PR-ADN
La suite très attendue de Zootopie amène les spectateurs à se pencher sur des thèmes plus sombres et troublants, invitant ainsi les fans de Disney à réfléchir à des réalités difficiles que le premier film n’avait qu’effleurées.
Tl;dr
- Disney crée des animaux animés délibérément séduisants.
- « Zootopie 2 » accentue cette tendance de manière flagrante.
- Le phénomène intrigue et amuse les spectateurs millennials.
Des animaux animés irrésistibles chez Disney ?
Depuis plusieurs décennies, Disney joue un jeu étonnant avec ses spectateurs : celui de concevoir des personnages animaux à l’allure singulièrement séduisante. Il suffit de jeter un œil à Zootopie 2, tout juste sorti en salle, pour constater que le studio ne recule devant rien et s’amuse même à souligner ce phénomène devenu culte, en particulier auprès du public millennial. Un choix artistique qui, derrière l’humour, interroge et amuse tout à la fois.
Quand l’anthropomorphisme frise la provocation
Difficile de ne pas remarquer dans Zootopie 2 certains clins d’œil appuyés : le maire cheval, Brian Winddancer — manifestement inspiré par Patrick Warburton — exhibe fièrement une poitrine musclée (oui, il y a même du poil), tandis que la gazelle interprétée par Shakira n’a rien perdu du sex-appeal de son modèle. La liste ne s’arrête pas là : Nick Wilde le renard et Judy Hopps la lapine empruntent clairement les traits attrayants de leurs doubleurs (Jason Bateman et Ginnifer Goodwin). Quant au loup reporter Denny Howlett, difficile de ne pas y voir un hommage délibéré à la prestance de Mario Lopez. Le message semble clair : ces animaux sont conçus pour être « hot », une audace assumée.
L’héritage d’une tradition… inattendue
Mais ce parti pris n’est guère nouveau. Revenons aux années 1990, souvent qualifiées d’âge d’or Disney. À cette époque déjà, des figures comme le Beast de « La Belle et la Bête » ou le Robin des Bois renard (doublé par Brian Bedford) fascinaient déjà petits et grands par leur charisme animalier ambigu. Même Nala dans « Le Roi Lion » affichait un charme troublant — ce qui prend une saveur particulière quand on se rappelle que l’intrigue s’inspire librement de « Hamlet »… Des décennies plus tard, Disney continue donc d’explorer cette veine mi-fascinante, mi-gênante.
L’autodérision d’un géant du divertissement
Qu’on s’en amuse ou qu’on s’en étonne, difficile de nier la part croissante d’autodérision chez Disney. En poussant sciemment ses spectateurs à reconnaître ce mélange étrange d’attirance et de gêne envers des créatures anthropomorphes ultra-séduisantes, le studio fait mine de nous mettre collectivement face à nos propres penchants inavoués. Faut-il y voir une satire légère adressée à toute une génération ? Sans doute. Une chose est sûre : au fil des années, Disney aura su entretenir le trouble… et personne ne semble vraiment prêt à lui en vouloir.