Il y a 20 ans, l’adaptation cinéma de cette série SF culte se soldait par un échec retentissant

Image d'illustration. FireflyFox / PR-ADN
Il y a vingt ans, une série télévisée de science-fiction adulée par ses fans faisait le pari du cinéma. Malgré sa popularité sur le petit écran, son adaptation sur grand écran a rencontré un échec retentissant au box-office.
Tl;dr
- « Serenity » n’a pas rencontré le succès escompté.
- Le film a offert une conclusion aux fans de « Firefly ».
- Hollywood surestime parfois l’impact des fandoms actifs en ligne.
Un pari audacieux sur un univers culte
Il y a vingt ans, alors que la série Firefly venait tout juste d’être brutalement annulée par la chaîne Fox, son créateur, Joss Whedon, nourrissait encore de grands espoirs. Son sentiment de responsabilité envers ses acteurs — comme il le confiait en 2013 : « I felt not only this incredible loss, but that I had lied to the actors, that I had let them down, that I had told them, ‘if it’s good, and you’re good, then everything will be fine.’ » — l’a poussé à chercher un nouveau souffle pour son univers. Si l’aventure télévisuelle fut brève, elle allait rebondir sur grand écran grâce à une opportunité inattendue offerte par Universal Pictures.
L’illusion d’une hype irrésistible
En 2005, porté par le succès retentissant des blockbusters « super-héros », Hollywood pensait surfer sur une vague de passion nerd. Pourtant, la mobilisation des fans de Serenity, bien qu’impressionnante lors de conventions comme le Comic-Con ou dans les premières critiques enthousiastes — « If you enjoy smart science-fiction, you’ll like this movie » pouvait-on lire — ne s’est pas traduite en billets vendus. Malgré des projections spéciales et un véritable culte autour de la série initiale, il s’agissait finalement d’un public restreint.
Une réception mitigée malgré des ambitions réelles
Soutenue par Universal, la version cinématographique réunit tout le casting principal — de Nathan Fillion à Gina Torres, avec l’ajout marquant de Chiwetel Ejiofor. Les attentes étaient grandes : critique favorable (87% sur Rotten Tomatoes), mais entrées décevantes. Sorti dans une Amérique encore secouée par l’ouragan Katrina et face à une concurrence modérée (« Flightplan », « Into the Blue »), le film n’engrange que 40,4 millions de dollars au box-office mondial — tout juste son budget de production. La déception est palpable chez les studios qui réalisent que la ferveur numérique ne garantit rien hors-ligne.
L’héritage durable d’un échec commercial
Curieusement, loin d’enterrer l’univers de Firefly, cet échec a consolidé sa légende. Si les projets animés espérés par Universal n’ont jamais vu le jour, comics et jeux vidéo ont prolongé la saga. La persévérance des fans rappelle à quel point certaines œuvres gagnent avec le temps — même si la télévision demeure souvent leur meilleur écrin. En filigrane, l’expérience « Serenity » démontre que l’engagement virtuel ne remplace jamais la diversité du public réel : un enseignement dont Hollywood aurait sans doute pu tirer profit plus tôt.