La scène Snickers jugée insupportable supprimée par le réalisateur de Jurassic World Rebirth

Image d'illustration. Jurassic World RebirthAmblin Entertainment / PR-ADN
Dans la version Director Cut de Jurassic World Rebirth, une scène jugée gênante mettant en avant la marque Snickers a été retirée. Ce choix souligne la volonté des réalisateurs d’épurer le film de certains placements de produits trop voyants.
Tl;dr
- Un emballage de Snickers cause le chaos dans le film.
- Placement produit assumé par Mars, Inc. malgré son rôle négatif.
- Le réalisateur Gareth Edwards a modéré l’intégration publicitaire.
Une barre chocolatée au cœur du chaos
Dès les premières minutes de « Jurassic World Rebirth », la tension grimpe d’un cran. Des chercheurs, en blouse blanche, s’affairent autour de ce qui semble être une expérience révolutionnaire sur l’ADN de dinosaures mutants. Leur objectif : rendre ces créatures plus terrifiantes encore. Le joyau de leur projet, baptisé Distrotus Rex, un tyrannosaure à tête démesurée et multiples bras, sommeille dans une cellule ultra-sécurisée. Mais ce système high-tech révèle rapidement une faiblesse inattendue.
L’emballage qui fait tout basculer
Parmi les détails, un élément attire l’attention et change littéralement le cours des événements : un simple emballage de Snickers. Un scientifique affamé avale hâtivement une barre chocolatée sans prendre le temps d’une vraie pause déjeuner. L’emballage s’échappe, glisse au sol puis est aspiré par la ventilation d’une lourde porte sécurisée. Rapidement, le dispositif se dérègle : courts-circuits, alarmes retentissantes et panique généralisée s’emparent du laboratoire. Derrière cette avalanche de catastrophes se cache donc… un geste anodin lié à un produit bien réel.
Le placement produit, envers et contre tout
Ce choix scénaristique n’a rien d’un hasard. L’apparition remarquée du Snickers a été négociée par Mars, Inc., propriétaire de la marque. Peu importe que l’image du produit soit associée ici à un désastre : pour la multinationale, seule compte sa visibilité à l’écran. À ce sujet, le réalisateur Gareth Edwards, interrogé dans Empire Magazine, confie que même si la séquence présente la barre comme déclencheur du chaos – loin d’une consommation heureuse ou héroïque – cela ne gêne nullement l’annonceur.
À vrai dire, il y aurait pu avoir pire : une version initiale du plan montrait bien plus ostensiblement le logo Snickers. Finalement, même avec les exigences des marques partenaires, le metteur en scène a su poser ses limites. Il explique : « Les confiseurs aiment voir leur produit dans les blockbusters… jusqu’à accepter que leur emballage soit responsable de la fin du monde ! Mais dans une première version, c’était tellement publicitaire que j’ai refusé. »
Dérives commerciales au cinéma : une tendance croissante
En filigrane se dessine une tendance lourde : celle d’un placement produit omniprésent et parfois intrusif dans les superproductions récentes. Certains films récents ont pleinement assumé cette logique commerciale : on pense à « A Minecraft Movie » ou « F1 », issus directement d’univers de marques mondialement connues – deux des plus grands succès au box-office cette année-là. Même des titres inattendus comme « Lilo & Stitch » mettent en avant des boissons telles que Capri-Sun ; quant à la récente adaptation de « La Guerre des mondes », elle ressemblait presque à une publicité géante pour Amazon.
Si certains réalisateurs acceptent sans broncher ces concessions aux annonceurs — il faut bien financer les effets spéciaux — d’autres semblent vouloir garder un brin d’intégrité artistique. Et lorsque l’emballage d’une barre chocolatée devient le grain de sable qui fait dérailler toute une histoire… difficile pour le spectateur averti de ne pas sourire devant cette étrange alliance entre industrie cinématographique et stratégie marketing bien huilée.