Hadopi se met aux jeux vidéo
Le dispositif Hadopi de protection des ayants droits avait jusqu'à présent comme mission de surveiller les échanges de fichiers de musique et de films.
Depuis sa mise en place en 2010, la Haute Autorité pour la Diffusion des Œuvres et la Protection des droits sur Internet a envoyé plus de 1,5 millions de mails d’avertissement pour des cas de téléchargement illégaux, et ambitionne d’en envoyer 1,1 million au cours de l’année 2013. Désormais, les jeux vidéo seront pris en compte dans les téléchargements interdits, grâce à l’embauche de deux agents de plus pour traiter le surplus de travail.
Si le téléchargement de jeux vidéo avait été évoqué dans le volet de surveillance du dispositif Hadopi, certains membres de ce secteur économique avaient pointé du doigt un coût important pour des résultats faibles. A titre d’exemple, la surveillance de 100 titres et la collecte de 25 000 adresses par jour aurait coûté 35 000 euros par mois, soit 420 000 euros à l’année, trop selon l’industrie du jeu vidéo. Il semblerait que celle-ci ait depuis changé son fusil d’épaule et ait eu comme projet de déposer une demande d’autorisation auprès de la CNIL, qui surveille le bien-fondé des demandes de surveillance via Hadopi.
Seulement, la CNIL ne confirme aucun dépôt de dossier de la part des professionnels du jeu vidéo. Le SNJV (Syndicat National du Jeu Vidéo) a annoncé ne pas être au courant d’une telle démarche, et le SELL (Syndicat des Editeurs de Logiciels de Loisirs) n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet. Le secteur reste dnc visiblement partagé sur ce point sensible, et les tensions entre ses différents acteurs ne laisse pas entrevoir de solution imminente à cette situation. La décision appartient donc aux différentes associations d’ayant droit ainsi qu’à la CNIL, seule décisionnaire concernant le droit à surveiller des adresses IP, celles-ci étant considérées comme des données personnelles.