Deux stars des Simpson ont porté à l’écran une sitcom, version adulte de « Vice-Versa »

Image d'illustration. Herman’s HeadFox / PR-ADN
Deux comédiens emblématiques des Simpson ont prêté leur voix à une série humoristique qui explore la vie intérieure d’un adulte, bien avant le succès du film d’animation Inside Out des studios Pixar, en abordant des thèmes similaires pour un public mature.
Tl;dr
- « Inside Out » rappelle la série « Herman’s Head ».
- Les deux œuvres mettent en scène des émotions personnifiées.
- « Herman’s Head » a influencé la pop culture des années 90.
Quand Pixar flirte avec une vieille sitcom
Un parfum de déjà-vu a soufflé sur de nombreux spectateurs lors de la sortie de « Inside Out » en 2015, réalisé par Pete Docter. Beaucoup de membres de la Génération X ont immédiatement songé à « Herman’s Head », une sitcom diffusée sur Fox de 1991 à 1994. Si le film d’animation de Pixar donne vie aux émotions d’une préadolescente à travers un centre de contrôle coloré, la série, elle, ouvrait déjà les portes de l’esprit… mais d’un jeune adulte new-yorkais, avec une approche tout aussi fantaisiste.
« Herman’s Head » : précurseur ou simple coïncidence ?
Dans « Herman’s Head », le spectateur suivait Herman Brooks (William Ragsdale), employé de bureau en quête de succès professionnel et sentimental. Ses décisions étaient mises en scène via un grenier symbolique, où quatre facettes de sa personnalité interagissaient : Genius (logique), Angel (sensibilité), Animal (désirs primaires) et Wimp (anxiété). Au fil des épisodes, ces personnages secondaires s’enrichissaient parfois d’invités inattendus : ainsi, Jalousie débarquait dans l’esprit de Herman lors d’une compétition familiale, ou même Dieu — campé par Leslie Nielsen — venait troubler ses certitudes lors d’un moment de crise existentielle.
On notera, pour les amateurs de clins d’œil, la présence de Yeardley Smith et Hank Azaria parmi les collègues du héros — tous deux célèbres pour leur travail vocal sur Les Simpson.
Ressorts narratifs partagés et héritage pop culture
Le procédé narratif consistant à donner chair aux émotions ne s’arrête pas là. Dans « Inside Out 2 », sortie en 2024, Riley se frotte à l’adolescence et de nouveaux sentiments s’invitent dans sa tête : Anxiété, Envie, Gêne et Ennui. Un écho direct au principe de « Herman’s Head », où les émotions secondaires venaient régulièrement perturber l’équilibre du quatuor originel. Par ailleurs, l’imagination y prenait forme de projections cinématographiques, parfois absurdes ou anxiogènes, tout comme dans le film d’animation où l’Anxiété projette sur écran les pires scénarios sociaux.
La série des années 90, qui a même été parodiée dans des émissions cultes comme « The Simpsons », a laissé une empreinte discrète mais persistante dans la pop culture américaine. Ainsi, le personnage du Comic Book Guy milite pour le retour du show, tandis qu’un épisode révèle que Lisa Simpson possède elle aussi des émotions anthropomorphisées.
Une filiation assumée ?
Même si « Inside Out » n’a jamais officiellement revendiqué cet héritage, la proximité des concepts interpelle. Les deux œuvres ont manifestement puisé dans l’idée — universelle ? — que nos émotions méritent leur propre théâtre intérieur. Si « Herman’s Head » a fini par s’effacer du paysage télévisuel en 1994, difficile de nier que son esprit perdure, subtilement, dans le succès du chef-d’œuvre animé de Pixar.