Test Titanfall 2

Par Antoine Roche publié le 14 novembre 2016 à 15h00, modifié le 19 juillet 2017 à 15h23.
Pop Culture
Titanfall 2

Titanfall 2

7 /10

Notes

  • Titanfall 2
    7

Avantages

  • Une campagne solo qui a de bons moments…
  • Une technique solide…
  • Dynamique, fun et motivant en multi
  • Le contenu à venir gratuit

Inconvénients

  • … mais qui reste trop linéaire et facile
  • … mais un moteur vieillissant
  • Les maps multi peu inspirées

Pour Titanfall 2 le studio Respawn Entertainment a ajouté une campagne solo à la formule tout en enrichissant l'aspect multijoueur. Suffisant pour se démarquer dans cette période chargée en sorties de FPS AAA ? Place au test pour le savoir.

Introduction

Difficile d’imaginer une pire date de sortie pour Titanfall 2. En effet, le nouvel opus de Respawn Entertainment édité par Electronic Arts a besoin de mieux convaincre que son aîné sorti en 2014 pour espérer faire perdurer la licence et la mission ne s’annonce vraiment pas simple quand vos concurrents directs que sont Battlefield 1 (édité également par EA…) et Call of Duty : Infinite Warfare sortent presque en même temps. D’autant que le premier, testé ici par nos soins, récolte un solide 8/10.

Avec un multijoueur plus riche en contenu et l’ajout d’une campagne solo venant mettre en avant le lien entre le héros humain et un Titan, Titanfall 2 a-t-il les qualités suffisantes pour que vous lui cédiez vos deniers en cette période riche en sorties de FPS et autres jeux en général ? Voici notre test de la version PC pour le savoir.

Press F to aller environ tout droit


D’une durée d’environ 6h, la campagne solo de Titanfall 2 échappe d’assez peu au syndrome Call of Duty. Comprendre par là que l’ensemble est très linéaire et scripté et qu’à moins de jouer dans les niveaux de difficulté les plus élevés il n’y a que très rarement du challenge tant l’IA est mauvaise pour donner l’impression d’être une légende. Heureusement, l’aventure du héros Jack Cooper et du Titan BT-7274 réserve quelques éléments qui méritent de laisser une chance à l’expérience proposée par Respawn Entertainment.

Si l’on ne s’intéressera que très rarement à l’histoire assez peu passionnante au coeur de laquelle le soldat de la milice frontalière et son Titan adoptif sont plongés, on appréciera cependant le fait que plusieurs dialogues font mouche (même en VF, c’est un miracle). La relation et l’humour entre les deux font régulièrement sourire et viennent égayer une campagne qui a également ses moments côté sensations et mise en scène.

En dehors de quelques passages légèrement ouverts et la possibilité d’utiliser plusieurs types d’armes pour jouer selon ses envies, Titanfall 2 a surtout quelques bonnes idées au milieu de son gameplay classique mais nerveux à base de double saut et de courses sur les murs. Chaque chapitre propose ainsi un petit twist qui malheureusement repart aussi vite qu’il est arrivé. On relèvera surtout un objet qui permet d’alterner à volonté entre le présent et le passé dans un même endroit afin notamment de résoudre des puzzles assez simples en jouant avec le level design qui diffère selon la période.

La campagne solo de Titanfall 2 ne vient absolument pas révolutionner le genre. La faute notamment au fait que les bonnes idées sont malheureusement assez timides et que la synergie vendue entre le pilote et le Titan est finalement assez peu utilisée en dehors des dialogues complices. Mais avec ses environnements variés et régulièrement agréables à l’oeil ou encore son rythme maitrisé, reste que l’expérience est au final assez sympathique à parcourir. De là à acheter le jeu uniquement pour cela, il ne faudrait pas pousser.

Un multi motivant à défaut d'être brillant

Passons au morceau où vous allez normalement passer le plus d’heures de jeu : le multi. Tout d’abord, impossible de ne pas relever l’un des éléments que Titanfall 2 maitrise particulièrement (notamment face à Battlefield 1 dont c’est l’un des points faibles) : la progression.

Il y a littéralement (enfin si les pixels avaient un poids) une tonne d’éléments à débloquer en gagnant des niveaux et/ou avec la monnaie remportée en jouant. Armes, viseurs, traits et pouvoirs par dizaines pour tous les goûts, Titans (au nombre de 6 et aux styles de jeu variés), éléments cosmétiques par palettes… la carotte pour revenir jouer est spécialement juteuse et donne un agréable sentiment d’avancer même en cas de défaite.

Concernant les modes de jeu, les classiques Capture de drapeau, Dernier Titan, Attrition (match à mort avec quelques IA), ou encore Contrôle de points (avec la possibilité ici de les amplifier en restant à proximité) sont de retour. On appréciera que certains de ces modes soient également proposés en 8v8 en plus du 6v6 classique et on relèvera surtout l’ajout du mode Chasse aux Primes.

En tuant ses adversaires et des IA, les joueurs engrangent de l’argent qu’il faut aller déposer dans des banques qui apparaissent régulièrement sur la carte. En cas de mort, 50% de l’argent porté est alors perdu. Plutôt sympathique et stratégique, ce mode est également accompagné du Colisée, des matchs en 1 contre 1 où il faudra faire parler le skill. Globalement, le multi de Titanfall 2 fonctionne bien grâce à un netcode propre et un matchmaking relativement rapide.

Mais, bien entendu, tout n’est pas rose. Si le level design du solo s’avère correct, celui des cartes en multijoueur est lui bien fade, notamment lorsque l’on se penche sur ce que proposait le premier jeu de la série à ce niveau là. Rares sont les cartes inspirées, tant visuellement qu’au niveau de l’agencement pour enchaîner les sauts de cabris et les actions badass. Certaines sont même bien trop ouvertes et plates et invitent à sniper ou se cacher dans son Titan en permanence. Dommage. Reste à espérer que celles qui seront ajoutées (gratuitement) par la suite seront plus inspirées.

Le choix de la performance au détriment de la plastique

Testé sur PC avec la même configuration « solide mais vieillissante » que pour Battlefield 1 (Core i5 d’ancienne génération, 16 Go de RAM et GTX 980), Titanfall 2 a clairement choisi la performance solide plutôt que la claque graphique. S’il y a bien quelques panoramas flatteurs et que l’ensemble est loin d’être vilain, le moteur commence malgré tout à vieillir et on aurait apprécié des environnements davantage destructibles. Ce choix permet cependant d’afficher quasi en permanence 60 images par secondes avec tous les graphismes au maximum et de laisser des couverts pour les pilotes. Une décision compréhensible dans un jeu frénétique où chaque réflexe et mouvement compte (en multi hein, en solo beaucoup moins).

De même, Titanfall 2 donne l’impression d’être moins “badass” que son grand frère. Les animations liées aux Titans sont moins réussies (mauvaise idée de passer d’une vue à la 1ère personne à une à la 3ème personne) et les actions épiques semblent moins nombreuses que dans le jeu précédent. Simple lassitude ou véritable fait ? Difficile d’être catégorique. Cela dit les bruitages et les sensations armes en mains sont agréables et compensent, malgré un léger manque de recul global.

Conclusion

Avec une campagne solo sympathique mais sans plus et un multi qui améliore certains points mais en manque d’autres, Titanfall 2 n’est pas LE jeu de tir incontournable de fin d’année qu’il aurait pu être. Cela dit, avec un nouvel opus de Call of Duty assez peu apprécié par la critique et un Battlefield 1 qui ne joue pas vraiment dans la même catégorie, le jeu de Respawn pourrait bien séduire les joueurs à la recherche d’un FPS nerveux aux parties rapides et doté de nombreux éléments à aller chercher en affrontant d’autres joueurs.

Un peu plus de deux ans après le premier opus, on aurait pu espérer que cette nouvelle mouture prenne un peu plus de risques et ne rate pas quelques aspects précédemment réussis, mais au moins la copie rendue est techniquement propre, le contenu est au rendez-vous et le gameplay central fonctionne toujours bien malgré quelques accros. Ne reste qu’à espérer que les ajouts gratuits à venir (cartes et modes) viendront compenser certaines faiblesses et que la communauté (visiblement peu nombreuse à en croire les ventes) ne désertera pas trop rapidement les serveurs.