L’ambiance de la campagne solo est intense et réussie, mais ce n’est absolument rien comparé au multijoueur, véritable coeur de Battlefield 1. C’est bien simple, il nous ait arrivé plusieurs fois de pousser des « wow » devant notre écran durant certains affrontements tant Battlefield 1 arrive à régulièrement faire tomber la mâchoire en saturant les sens du joueur. Outre un sound design toujours aussi précis et riche (une charge avec ses camarades qui hurlent à ses côtés à travers un champ de ruines à découvert sous les bombardements et tirs ennemis : quelque chose à vivre), visuellement le FPS flatte la rétine. Les décors et la topographie des cartes sont variés et c’est presque un crève-cœur d’y semer la destruction.
Côté modes, les classiques Ruée, Domination, Match à mort par équipe ou encore Conquête sont là. Dans ce dernier d’ailleurs, en plus de la météo dynamique (brouillard, tempête de sable…) qui peut changer le cours d’une partie, on relèvera l’ajout de Mastodontes, des véhicules immenses (zeppelin, train blindé, cuirassé…) qui peuvent apparaitre pour aider une équipe en difficulté et renverser la vapeur. Deux nouveaux modes sont également là. Le plus modeste est Pigeons de Guerre, une sorte de capture de drapeau camouflée sympathique, mais moins réussie que le second : Opérations.
L’animation au déploiement est spécialement réussie
Ce mode, qui possède d’ailleurs une entrée dédiée dans les menus du jeu, propose 2 ou 3 cartes à la suite. Celles-ci suivent un scénario appuyé par quelques cinématiques pour donner l’impression de véritablement revivre un conflit historique. Une équipe doit défendre au mieux les différents secteurs/objectifs de chaque carte et les attaquants disposent d’un nombre de tickets limité et de 3 essais pour aller le plus loin possible. Cette nouveauté fonctionne très bien, même si l’équilibrage de certaines cartes reste visiblement à affiner.
Parlons désormais des classes. Outre les quatre classiques légèrement remaniées que sont médecin/éclaireur/soutien/assaut (ce dernier est presque le seul efficace contre les véhicules), on relèvera sur le champ de bataille 3 objets à ramasser pour incarner temporairement une classe d’élite (lance-flamme, sniper anti-char et sentinelle blindé avec mitrailleuse lourde). De plus, apparaitre directement dans un avion ou un tank en tant que conducteur impose un équipement à pieds de pilote moins efficace (mais personnalisable également) que les autres classes, un choix logique à prendre en compte.
Attaquer un Mastodonte : une véritable épreuve
Globalement, toutes les classes proposent des armes aux sensations agréables (recul, bruitages…), avec une mention spéciale pour les fusils semi-auto de médecin et les snipers, véritablement plaisants à utiliser. Les animations au corps à corps sont elles aussi viscérales et dans son ensemble le jeu brille par la restitution de la violence et de la boucherie de cette guerre.
On regrettera simplement que le système de progression en multijoueur ne soit pas plus motivant pour avancer. Outre des médailles hebdomadaires avec des objectifs à accomplir et des armes/gadgets à débloquer puis acheter avec la monnaie du jeu, rien n’incite véritablement à monter en niveau. Première Guerre mondiale oblige, la personnalisation des armes est relativement limitée (tous les viseurs et réticules sont disponibles directement) et les skins à gagner dans les Battlepacks qui tombent aléatoirement ne vous pousseront pas à jouer jusqu’au bout de la nuit. Cela dit, cela permet de ne pas déséquilibrer le jeu.
La guerre des tranchées comme si vous y étiez.
Et puisque l’on parle des spécificités apportées par l’époque, outre les chevaux, les quelques chars et avions très agréables à piloter ou encore les baïonnettes et grenades à gaz dévastatrices, on appréciera notamment le fait que la minicarte n’affiche pas les ennemis et qu’il faudra donc vraiment scruter le champ de bataille pour les trouver. Les affrontements se font le plus souvent à courte portée les yeux dans les yeux (les snipers sont notamment plus aisés à repérer) et il va falloir se montrer vif pour remporter ses duels. Le gameplay est effectivement très dynamique et nerveux, peut-être un peu trop pour l’époque d’ailleurs, car certaines passes d’armes sont difficiles à différencier d’un affrontement plus classique façon Seconde Guerre mondiale ou plus moderne, mais rien de rédhibitoire.
De même, comme de nombreux FPS multi avant lui, Battlefield 1 permet de jouer entouré d’autres gens, mais pas vraiment avec eux. La véritable coopération (comme une charge coordonnée entre deux lignes de tranchées après un coup de sifflet par exemple) n’est pas évidente à mettre en place à moins d’être en vocal et même là on a régulièrement l’impression de jouer seul. Entouré et de temps en temps soigné et réapprovisionné par un autre joueur de passage, mais majoritairement seul. Heureusement, dans sa vaste majorité la recette multi de Battlefield 1 fonctionne et multiplie les moments mémorables et le fun est là si vous ne recherchez pas de la coopération à la Arma.
Les affrontements urbains et la destruction toujours maitrisés.