Les voitures autonomes programmées pour nous sacrifier ?
Les voitures autonomes devraient peupler nos routes dans un futur proche. Cependant seriez-vous prêt à monter à bord d'un véhicule qui serait prêt à vous sacrifier pour le bien d'un plus grand nombre ?
De nombreuses entreprises, des grands noms de la technologie et du domaine automobile sont en train de développer leur voiture autonome. Ces véhicules se retrouveront un jour dans nos rues et devront se confronter à des décisions difficiles. Face à un groupe de piétons qui traverse, l’intelligence artificielle décidera-t-elle de se sacrifier et avec elle ses occupants pour les éviter ?
Les voitures autonomes soulèvent un dilemme social
Est-il moral de sacrifier une personne pour en sauver dix ? C’est le thème d’une étude parue dans le magazine « Science ». Ainsi des scientifiques du MIT, de l’Université de l’Oregon et du CNRS de Toulouse ont interrogé 2000 personnes sur différents thèmes moraux mettant en scène les véhicules autonomes. Ces véhicules auront des décisions difficiles à prendre lorsqu’ils circuleront dans les villes et sur les routes.
Les voitures autonomes « auront parfois à choisir entre deux maux, comme renverser des piétons ou se sacrifier eux-mêmes et leurs passagers pour sauver ces piétons » écrivent les auteurs dans l’étude. Si pour la majorité des participants au sondage, le sacrifice parait la solution adéquate, leurs avis changent si dans le scénario ce sont eux et leur famille qui se retrouvent dans le véhicule.
Toutefois, ces véhicules sont censés rendre nos routes plus sûres, avec les voitures autonomes, il y aura moins d’accidents. Jusqu’à 90% des accidents pourraient être évités selon des experts. Cependant, le public ne serait pas prêt à utiliser un de ces véhicules si celui-ci était programmé pour se sacrifier pour le bien public.
Une voiture autonome oui, mais pour les autres
Les constructeurs de véhicules autonomes et les autorités de régulation vont se retrouver devant un dilemme. « Pour résoudre les dilemmes sociaux, le rôle des gouvernements est d’assurer à chaque individu que tout le monde jouera le jeu. Il est donc tentant de rendre obligatoire des algorithmes “utilitaristes”, minimisant les pertes » explique Jean-François Bonnefon, un des co-auteurs de l’étude.
Vous pouvez également vous confronter aux dilemmes moraux que les chercheurs ont utilisés pour leur étude, en vous rendant sur ce site.