UFC-Que Choisir passe à l’offensive contre les abus de l’industrie du jeu vidéo
La démarche a trouvé une impulsion sérieuse par l’interpellation de consommateurs qui se disent agacés par la détérioration progressive des jeux vidéo mais aussi par les pratiques commerciales des éditeurs.
L’UFC—Que Choisir, association créée en 1951 pour la défense des intérêts des consommateurs, a décidé de passer à l’offensive pour dénoncer les travers de l’industrie du jeu vidéo.
L’association a non seulement publié une enquête sur l’évolution du marché des jeux vidéo mais aussi attaqué en justice les éditeurs de jeux.
À l’approche des fêtes de Noël, en pleine période d’explosion des ventes de produits de divertissements, l’UFC-Que Choisir a décidé d’agir « auprès des autorités pour mettre fin aux inadmissibles pratiques commerciales des éditeurs et des distributeurs ».
Fort de ce constat, l’association a lancé un appel a témoignage ayant reçu 560 réponses.
Trois problèmes majeurs émergent de cette enquête :
- Les éditeurs bâclent le développement de leurs produits et les jeux sont par conséquent de plus en plus buggés. EA Games est sur ce point le plus souvent pointé du doigt en recueillant 27% des témoignages, suivi par Ubisoft (12%) puis Activision (11%)
- Internet devient un prérequis indispensable pour l’activation des jeux.
- Le recours abusif aux DRM pour protéger les œuvres. Cette pratique est vivement critiquée par les utilisateurs étant donné qu’elle les empêche les propriétaires de jouer sur plusieurs machines ou le développement du marché d’occasion.
Il s’en suit que l’UFC-Que Choisir demande à la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) « d’effectuer une enquête approfondie pour déterminer l’ampleur des problèmes (fréquence et gravité) rencontrés par les consommateurs ». Et par conséquent « dépose plainte contre 3 distributeurs et 4 éditeurs de jeux pour pratiques commerciales trompeuses, s’agissant de l’information relative aux codes à usage unique d’accès à certains éléments du jeu ». Les éditeurs concernés sont Codesmasters, Warner Interactive, THQ, Bethesda Software et 3 revendeurs Micromania, FNAC Direct et Game France.
L’exigence de qualité prônée par l’association trouve d’autant plus de justification que le rythme de croissance du marché du jeux vidéo permet d’atteindre des résultats sans précédents. Nous sommes de plus en plus nombreux à jouer sur écrans, par delà les générations et les supports. Les chiffres d’affaires des plus gros producteurs rivalisent aujourd’hui avec ceux de l’industrie du cinéma. Pourtant le divertissement vidéo-ludique exige toujours plus de dépenses de la part du consommateur avec des prix toujours plus élevés et des contenus additionnels payant souvent injustifiés là où une mise à jour gratuite aurait due enrichir l’expérience finale offerte par le jeu.
En attendant les suite judiciaires de cette affaire, nous vous invitions à partager avec nous votre point de vue de gamer, vos coups de gueule contre les éditeurs ou même l’UFC. Est-ce que vous déplorez aussi des pratiques commerciales abusives ou constatez une détérioration de la qualité de nos jeux ?