Threads change de ton : les liens ne sont plus persona non grata

Image d'illustration. ThreadsADN
Après une longue attente, le réseau social Threads permet désormais aux utilisateurs de partager et consulter plus facilement des liens externes.
Tl;dr
- Threads assouplit sa politique sur les liens externes : les utilisateurs peuvent désormais en ajouter dans leur bio et leurs posts sont mieux valorisés par l’algorithme.
- Meta introduit aussi des outils d’analyse pour mesurer l’engagement généré par ces liens, visant à séduire les créateurs de contenu.
- Malgré ces avancées, l’algorithme reste opaque et les résultats très variables, incitant les éditeurs à une approche prudente mais curieuse.
Meta tente de séduire les créateurs avec une ouverture aux liens
Depuis quelques semaines, l’évolution de Threads intrigue bon nombre d’utilisateurs, à commencer par les éditeurs, journalistes et autres créateurs qui cherchent à élargir leur audience via cette plateforme sociale. Jusqu’alors, la mise en avant des liens externes laissait franchement à désirer, un choix assumé par Adam Mosseri, patron d’Instagram et de Threads, qui reconnaissait : « Nous n’accordons pas beaucoup de valeur aux liens ». Pourtant, ce positionnement semble bouger.
Plus de visibilité pour les contenus externes
Désormais, le service propose plusieurs évolutions censées encourager le partage vers l’extérieur. Les utilisateurs peuvent ajouter jusqu’à cinq liens directement dans leur biographie Threads, une première. Surtout, les posts comportant des liens devraient remonter plus fréquemment dans l’algorithme de recommandations — là où ils étaient jusqu’ici relégués au second plan. Autre nouveauté notable : l’introduction d’analyses spécifiques aux liens dans l’outil intégré d’analyse de données de Threads. Les créateurs y trouveront des chiffres sur l’engagement généré par leurs partages externes.
Côté éditeurs : entre prudence et nouvelles opportunités
Reste à savoir si cette inflexion marquera réellement un tournant significatif. Le fonctionnement algorithmique de Threads demeure largement opaque, même pour ses utilisateurs chevronnés. Il arrive fréquemment que les interactions proviennent majoritairement de personnes non abonnées : un effet collatéral du modèle reposant fortement sur la recommandation automatisée plutôt que sur le fil des abonnements.
De nombreux éditeurs ont déjà expérimenté des résultats contrastés : certains évoquent une augmentation du trafic référent après le récent assouplissement sur le contenu politique, tandis que d’autres constatent une efficacité bien moindre qu’avec des plateformes concurrentes plus confidentielles comme Bluesky. Voici quelques observations récurrentes relevées auprès des professionnels du secteur :
- L’audience générée par Threads varie fortement selon les sujets.
- L’impact réel d’une publication reste imprévisible.
- L’algorithme privilégie toujours la découverte à l’abonnement.
Faut-il miser sur Threads aujourd’hui ?
Si l’histoire récente de Meta invite à une certaine réserve — la volatilité des règles restant un classique chez le géant — il semble néanmoins opportun de tester ces nouvelles options offertes autour des liens externes. Après tout, chaque évolution peut représenter un levier inattendu pour celles et ceux qui cherchent à diversifier leurs sources de trafic… sans toutefois perdre de vue la part d’incertitude qui entoure encore la plateforme.