Test Cabasse Swell

Par Lionel publié le 21 janvier 2019 à 15h30, modifié le 21 janvier 2019 à 15h40.
5 /10

Notes

  • Design
    5
  • Son
    6
  • Autonomie
    5

Avantages

  • - Des basses puissantes…
  • - Une enceinte qui peut jouer très fort
  • - Une charge très rapide

Inconvénients

  • - … qui prennent le pas sur les autres fréquences
  • - Un design lambda
  • - Plutôt lourde (750g)

L'enceinte sans-fil de la très réputée maison Cabasse a été lancée à 229 euros, faisant d'elle, pour son gabarit, la plus chère du marché. L'expertise sonore du français paye-t-elle sur ce format hyper-compact, à mille lieues des enceintes colonnes ?

La Swell de Cabasse est un signe des temps qui ne trompe pas : même les fabricants de hi-fi se mettent au portable et au sans-fil à des prix bien inférieurs à leurs propres gammes. Cabasse n’est pas le premier à s’attaquer à l’entrée de gamme : Focal avec ses XS Book, Peachtree Audio avec sa DeepBlue2, Cambridge Audio avec ses séries Minx et Yoyo… Tous s’y sont essayé, parfois avec brio.

Avec un prix de lancement à 229 euros, Cabasse est très loin de ses segments tarifaires (avec les ultra haut de gamme La Sphère et L’Océan, respectivement 140 000€ avec amplification et 80 000€), mais qu’en est-il au niveau du son ?

Design

Si certains détaillants parlent de l’enceinte en des termes très flatteurs (“finition luxueuse”, “un son pur et dynamique issu de l’innovation Cabasse”), il reste qu’en terme de design, on ne peut faire plus sobre.

La Swell arbore un design cylindrique similaire aux UE Blast, avec un côté plat qui permet de la poser sur une surface plane. Une bande antidérapante est présente pour plus de stabilité. Entièrement noire (ou blanche) et parée d’une grille, l’enceinte est également dotée d’un logo Cabasse chromé et d’anneaux de plastiques eux aussi chromés aux deux extrémités.

Ces dernières touches de plastique dénotent de façon assez étonnante sur l’ensemble, et il est curieux que le constructeur français ait choisi de les intégrer sur son enceinte “luxueuse”. On a plus vraisemblablement l’impression que Cabasse a apposé son logo sur une enceinte générique no-name que d’avoir entre les mains le fruit du travail maison de la marque.

Autre surprise : le poids de la bête. Avec 750g sur la balance, la Swell est de loin l’enceinte nomade petit format la plus lourde du marché. La connectique quant à elle se retrouve reléguée à l’arrière de façon assez discrète, avec un port pour l’alimentation, un micro-USB noté “Service” réservé au dépannage et une entrée auxiliaire qui accueillera vos câbles jack 3,5mm si le sans-fil n’est pas votre tasse de thé.

Sur le dessus apparaît six boutons en plastique mou encastrés dans une fine ligne noire. Le premier permet d’allumer et d’éteindre l’enceinte, le second de changer la source, le troisième permet de lancer l’appairage Bluetooth, le quatrième de mettre en muet et les cinquième et sixième de baisser ou augmenter le volume. Il est bon de noter que l’enceinte n’est pas certifiée IPX8 ou même IPX7 et il faudra ainsi éviter à tout prix de l’exposer à l’humidité, même à de simples éclaboussures.

Son

Mentionnons tout d’abord que la Swell de Cabasse n’est pas répertoriée dans la catégorie “Hi-Fi” du site officiel, et ce pour au moins deux raisons : la première est qu’aux yeux du constructeur français, ne sont hi-fi que ses enceintes colonnes, bibliothèques et caissons de graves — en plus de la gamme “Chef d’œuvre acoustique” ; deuxièmement, un signal Bluetooth, qu’il soit 3.0 ou 4.0 est forcément une transmission de données avec perte.

Malgré le développement de technologies telles que l’aptX de Qualcomm, le LDAC de Sony ou le SBC, aucun débit n’est suffisamment élevé pour un transfert lossless. Le Bluetooth 5.0 ne fait par ailleurs pas mieux puisqu’il a été conçu avant tout pour obtenir des taux de latence plus bas pour les objets connectés de l’Internet of Things, ses applications audio performantes (2 Mb/s) n’étant pas au programme de l’industrie audio (la demande du public n’étant pas assez forte selon PP Garcia). En conséquence, il ne faut pas s’attendre à une transmission lossless ou au bit près sur la Swell : le terme hi-fi serait donc malvenu.

Passée cette technicalité (qui n’est donc pas une exception mais la règle générale), penchons-nous sur le son en lui-même. La première chose qui surprend sont les grosses basses, qui apportent un réel plaisir de redécouvrir certains morceaux et de pouvoir distinguer des sons de basses différentes, avec des impacts toujours mesurés (sur Sophie – MSMSMSM, The Weeknd – The Hills, Rita Ora – Anywhere, Tchami – Shot Caller) lorsqu’ils sont construits autour d’une ligne de basse.

Il n’en est pas de même sur l’excellent Sound & Color des Alabama Shakes, pourtant très porté sur la basse, instrument trop souvent mis en retrait sans lequel un morceau sonne pourtant généralement creux. Au travers des différents morceaux de l’album, la basse écrase littéralement la musicalité des morceaux ; l’album bénéficie pourtant d’un mix particulièrement soigné.

De même, sur des morceaux pop comme ceux de Robyn, de Kacey Musgraves, Years & Years, les voix se retrouvent étouffées et en retrait et les aigües sont loin d’être cristallins. De manière générale, dès qu’il s’agit de restituer autre chose que les fréquences basses, l’enceinte pèche ; cela reste vrai pour le rap aussi, de Damso à Kalash Criminel en passant par Ideal J.

La où l’enceinte brille le plus sont de grands morceaux orchestraux (Audiomachine – Colossus) et la musique électronique, l’EDM tout particulièrement comme mentionné plus haut. Sur des morceaux plus finement mixés, notamment le désormais culte Sunrise de Norah Jones, la basse ne vient pas tout gâcher : mais ce niveau de production demande du meilleur matériel, des meilleurs ingénieurs son, un mix et mastering par des experts — des moyens rarement mis en œuvre dans le monde musical.

Autonomie

L’autonomie annoncé de 10 heures a tenu la route durant toute notre période de test. Le point fort de l’enceinte est sa vitesse de charge : en 1h seulement, la batterie est à nouveau chargé à bloc.

Si l’autonomie paraît faible au regard d’autres produits sur le marché, il faut garder à l’esprit que la Swell est capable de délivrer une puissance de 60W (90dB) car dotée de deux haut-parleurs de grave de 85mm et de deux haut-parleurs de médium/aigu de 40mm. L’ensemble profite également d’un amplificateur intégré maison qui doit lui aussi être un peu gourmand.

Caractéristiques

  • Poids: 750 grammes
  • Dimensions (L x H x P): 185 x 75 x 75 mm
  • Type d’alimentation: Batterie rechargeable
  • Autonomie: 10 heures
  • Grave: 2 x 85mm
  • Aigu: 2 x 40mm
  • Nombre de HP: 4 haut-parleurs
  • Nombre de voies: 2 voies
  • Puissance: 60W
  • Liaison Sans-Fil Bluetooth (4.0) aptX®
  • Garantie 2 ans

Conclusion

La Cabasse Swell est une enceinte surprenante de puissance délivrant 60W et capable de sonoriser de grands volumes. Flirtant avec plus de brio avec les fréquences basses, elle est particulièrement idéale pour les amateurs de musique électronique et les quelques dizaines d’albums qui sortent chaque année où le mixage et le mastering sont réalisés avec soin. Plutôt lourde vis-à-vis de ses concurrentes avec ses 750g et ne disposant que de 10 heures d’autonomie, l’enceinte sans-fil a plus vocation à rester au chaud qu’à être emportée partout comme une enceinte nomade — un point à considérer si vous la convoitez.