Tchouri et Rosetta ont rendez-vous avec le soleil
Toujours plus près des secrets des origines de la vie sur Terre ? En tout cas, la comète Tchouri et la sonde Rosetta seront au plus près du soleil jeudi.
“Périhélie”. C’est ainsi que l’on nomme le point le plus proche du soleil atteint par un objet céleste constitué d’une orbite. Ce sera le cas de la comète Tchouri et de sa compagne de voyage Rosetta jeudi, aux alentours de 4 heures du matin (heure française).
Une fois le début du scénario esquissé, quel est l’intérêt pour ce ménage à trois de ce conte moderne et que l’on pourrait appeler Tchouri, Rosetta et le soleil ?
Tchouri et le soleil : attraper des particules organiques
En s’approchant aussi près de notre étoile (186 millions de kilomètres tout de même), des jets de gaz impressionnants vont se produire sous l’action de la chaleur extrême. Dans ces jets, de la glace vaporisée, des roches, mais également des particules organiques, vestiges de la formation de notre système solaire il y a de cela 4,6 milliards d’années.
Greetings Solar System! Today I'm 186,072,278 km from the Sun. <3 days to #perihelion2015! http://t.co/1aT6Ew6pIX pic.twitter.com/ZTDrzPeqFZ
— ESA Rosetta Mission (@ESA_Rosetta) August 10, 2015
Ce rôle de “cueilleur” sera dévolu à la sonde Rosetta, étant donné que le robot Philae reste dans le silence. Seulement, cette mission est rendue difficile par le fait que la sonde est à 300 km de Tchouri. Et qui n’a pas le droit de s’en approcher, étant donnée la violence des jets gazeux. Le point le plus proche du soleil étant alors atteint, la comète continuera sa course bien réglée par son orbite elliptique de 6,5 années.
L’intérieur de Tchouri, “le Saint-Graal”
A l’Agence spatiale européenne (ESA), c’est l’effervescence. “C’est le moment où il y aura le plus d’action”, confie Mark McCaughrean, conseiller scientifique à l’ESA. “Nous cherchons des matériaux vierges qui pourraient sortir de sous la couche de poussière laissée par le dernier périhélie”, a-t-il confié à l’AFP.
Si la récolte de particules organiques est cruciale, la manière devra aussi être aussi au rendez-vous. Pour les scientifiques restés sur Terre, le scénario idéal tient en une cassure de la comète : “Voilà vraiment le Saint-Graal … pour voir l’intérieur de la comète”, ajoute le conseiller. Un espoir sans doute déçu, de nombreux spécialistes de la question jugeant que Tchouri est bien trop solide. Quoi qu’il en soit, les photos prises par Rosetta seront l’occasion pour les membres de l’ESA de les comparer avec l’état de la comète avant ce rendez-vous très “chaud”.