Robert Redford : l’un de ses derniers rôles parmi les plus marquants de sa carrière

Image d'illustration. The Old Man & the GunSearchlight Pictures / PR-ADN
Alors que la carrière cinématographique de Robert Redford touche à sa fin, l’un de ses derniers rôles s’est imposé comme un moment marquant de son parcours d’acteur, salué pour la justesse et la profondeur de son interprétation.
Tl;dr
- The Old Man & the Gun incarne l’apogée de Robert Redford.
- Robert Redford a marqué toutes les générations et les genres.
- Sa carrière fut une ode à la grâce et au cinéma.
L’ultime élégance de Robert Redford dans The Old Man & the Gun
Il n’est sans doute pas exagéré d’affirmer que Robert Redford restera, pour bien des cinéphiles, un modèle indétrônable de star hollywoodienne. Pourtant, c’est avec une sorte de malice toute poétique que l’on se souviendra peut-être surtout de sa dernière apparition majeure : The Old Man & the Gun, un film crépusculaire qui résume à merveille la densité et la subtilité du jeu de l’acteur disparu à 89 ans. Malgré une fin de parcours qui le vit brièvement ressurgir dans l’univers Marvel — un caméo étonnant dans Avengers: Endgame — c’est ce rôle d’élégant gentleman-cambrioleur, orchestré par David Lowery, qui s’impose comme son véritable chant du cygne.
Une légende plus grande que le cinéma
L’envergure de Redford, façonnée au contact des géants comme Marlon Brando, Meryl Streep ou Dustin Hoffman, dépasse largement ses choix de rôles. L’acteur a traversé les époques, incarnant aussi bien le journaliste fougueux dans « Les Hommes du président » que le sportif mythique ou le cow-boy insoumis. À travers la création du Sundance Institute, il a aussi ouvert la voie au cinéma indépendant. Pour certains, il restera ce réalisateur primé d’Ordinary People, tandis que d’autres retiennent son passage marquant chez les super-héros en tant qu’Alexander Pearce. Mais toujours, ce fil rouge : une capacité hors norme à faire rayonner la lumière sur l’écran, peu importe l’époque.
L’art du baroud d’honneur au crépuscule d’une vie
Ce n’est qu’avec The Old Man & the Gun que l’on mesure toute l’étendue de sa palette. Loin des farces habituelles sur la vieillesse, le film choisit l’émotion douce-amère pour raconter l’histoire vraie de Forrest Tucker, braqueur infatigable et charmeur invétéré. À 82 ans, Redford insuffle à ce personnage son propre héritage : une aura mythique adoucie par une bonhomie irrésistible. Qui d’autre pouvait rendre crédible cette réplique face à une caissière paniquée : « Vous faites du bon travail », tout en subtilisant la caisse ?
La magie opère aussi grâce à une distribution raffinée, où brillent notamment Sissy Spacek, complice tendre et lucide, et Casey Affleck, en flic obstiné. La dynamique entre Forrest et Jewel s’impose naturellement parmi les plus belles romances tardives du grand écran.
L’héritage d’un sourire éternel
Au fond, on retiendra que le cinéma vibrait autrement avec Redford. Le dernier plan — Forrest arrêté mais souriant — résonne comme une conclusion parfaite à cette vie passée devant et derrière la caméra. Pour toutes ces raisons, The Old Man & the Gun cristallise non seulement la carrière d’un acteur mais aussi un pan entier de notre imaginaire collectif cinématographique.
Voici ce que le film réussit particulièrement :
- Mélanger nostalgie et modernité sans jamais forcer le trait.
- Célébrer la transmission entre générations d’acteurs.
- Souligner combien la simplicité peut toucher juste.