Ridley Scott livre ses regrets autour de Blade Runner et Alien

Image d'illustration. Blade RunnerWarner Bros. Pictures / PR-ADN
Le maître du cinéma admet avoir laissé filer autant un accessoire culte que les droits de ses propres sagas.
Tl;dr
- Ridley Scott regrette de ne pas avoir conservé le mythique appareil Voight-Kampff de Blade Runner, volé sur le plateau.
- Il confie aussi sa frustration de n’avoir jamais verrouillé les droits de ses sagas Alien et Blade Runner, à l’inverse de Spielberg ou Cameron.
- Avec le temps, il collectionne désormais des souvenirs de ses tournages, qu’il expose dans sa propriété près d’Avignon.
Un cinéaste face à ses regrets
Évoquer le nom de Ridley Scott, c’est inévitablement penser à un tempérament affirmé, presque bourru, dont la carrière s’est construite sur une vision claire et sans compromis. Pourtant, derrière cette façade, quelques regrets persistent. L’un d’eux concerne un objet précis lié à l’univers de Blade Runner : le fameux appareil Voight-Kampff, qui lui échappe encore aujourd’hui.
L’histoire d’un accessoire iconique
Au cœur de l’intrigue de Blade Runner, ce dispositif — véritable icône rétrofuturiste imaginée par le spécialiste des effets spéciaux Michael Fink — permet aux chasseurs de primes du film de distinguer les humains des réplicants. Inspiré du roman originel de Philip K. Dick, il mesure diverses réactions physiologiques telles que le rythme cardiaque ou la dilatation des pupilles. Présent dès la scène d’ouverture et lors d’instants majeurs, l’appareil reste gravé dans la mémoire des passionnés.
Interrogé par The Guardian, le réalisateur confie avec une pointe d’amertume : « N’est-elle pas géniale, cette machine ? Quelqu’un l’a volée sur le plateau… Quand elle réapparaîtra sur le marché, je me lancerai à sa poursuite comme un rat dans une gouttière. »
Droits manqués et héritage difficile à préserver
Ce n’est cependant qu’un aspect d’une frustration plus vaste : tout au long de sa carrière, Ridley Scott n’a jamais réussi à obtenir ou conserver les droits artistiques sur ses deux grandes franchises — Alien et Blade Runner . À l’image de ce que Steven Spielberg a accompli avec Jurassic Park, il regrette aujourd’hui ce manque d’anticipation : « J’aurais dû verrouiller les droits comme Spielberg ou Cameron l’ont fait. »
Malgré son implication dans la production exécutive de Blade Runner 2049 ou la réalisation des préquelles Prometheus et Alien: Covenant, il a dû souvent céder la main sur l’orientation créative globale des univers qu’il a façonnés.
L’importance croissante des souvenirs matériels
Avec le temps, le réalisateur admet avoir changé son rapport aux souvenirs cinématographiques. À présent, il prend soin de demander certaines pièces pour sa collection personnelle. L’ensemble trône aujourd’hui dans sa propriété près d’Avignon, transformant sa cave à vin en un musée insolite où se côtoient fûts et reliques du septième art. Entre nostalgie et autodérision, Ridley Scott contemple désormais ce qu’il a su garder — et surtout ce qui lui échappe encore.