OneWeb se relance dans la course à l’espace
Après des mois de calme, l'entreprise pionnière des constellations de satellites de télécommunication reprend du service cette semaine avec le lancement de 34 satellites. De quoi motiver ses concurrents ?
Sur le créneau des constellations de satellites, peu d’acteurs sont présents : des capitaux intellectuels et financiers colossaux doivent être mobilisés, et le risque zéro d’échec n’existe pas. Certains préfèrent donc envisager la course à l’espace pour les possibilités de voyage extra-orbitaux comme le font Jeff Bezos avec Blue Origin et Richard Branson avec Virgin Galactic. SpaceX envisage elle de coloniser Mars, d’offrir des voyages spatiaux et de développer un réseau Internet offrant une couverture mondiale grâce à une constellation satellitaire. Si l’entreprise a reçu la plus grande attention des médias en 2019, c’est aussi l’objectif de OneWeb, qui s’est fait très discrète ces douze derniers mois. Elle fut pourtant la première à se lancer dans l’aventure d’un Internet mondial.
Premier sur le créneau
Le lancement n’est que le premier d’une longue série, puisque le réseau total sera obtenu lorsqu’un total de 600 satellites du même type sera placé en orbite autour de la Terre. Ceux-ci seront tous positionnés en orbite basse, entre 1 000 et 2 000 kilomètre d’altitude. De petites tailles, ces appareils de 150 kg chacun ont l’avantage de pouvoir être lancés groupés. La première opération s’est déroulée avec l’aide de la fusée russe Soyouz commercialisée par Arianespace, avec un décollage réalisé au centre spatial européen de Kourou en Guyane. Ce nouveau lancement, qui a lieu près de un an après le premier ayant mis 6 satellites en orbite, permettra de porter le nombre total de la constellation à 40 objets.
Un objectif revu et corrigé
Le lancement se fera cette fois depuis le cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan. L’objectif final de départ de 900 satellites a été revu à la baisse et vise désormais “seulement” 600 mises en orbite. Chacun d’entre eux coûte la bagatelle de 500 000 dollars. SpaceX a certes pris de l’avance sur le projet avec 240 satellites mis en orbite terrestre basse, mais OneWeb précise à Ars Technica qu’elle compte procéder à 10 autres lancements avec une charge utile de 30 à 36 satellites. Et au final, le fonctionnement du réseau ne sera pas le même : SpaceX vise à devenir un nouveau fournisseur Internet, quand OneWeb sera partenaire des entreprises de télécommunications. L’ouverture du réseau est prévue pour 2021.