Un projet de loi biparti offrirait à l'entreprise une fenêtre de six mois pour se désinvestir, sous peine d'être banni des app stores américains.
Tl;dr
- Une loi pourrait contraindre ByteDance à vendre TikTok.
- La législation créerait un précédent pour d’autres applications étrangères.
- ByteDance a proposé un plan pour séparer les données américaines.
- Des groupes de défense des droits numériques contestent la constitutionnalité du projet de loi.
Un projet de loi bouscule l’industrie des applications
En plein bouleversement, le monde des applications mobiles fait face à un tournant décisif. Un collectif législateur américain a proposé un projet de loi audacieux, qui contraindrait ByteDance, la société mère de TikTok, à vendre cette précieuse application pour rester présente sur le sol américain. Baptisé “Protecting Americans from Foreign Adversary Controlled Applications Act”, le texte vise à prévenir la présence d’applications contrôlées par des adversaires étrangers dans les boutiques d’applications américaines.
De Trump à Biden : une pression incessante
Ce projet de loi n’est pas une première ; il s’inscrit au contraire dans une longue série de tentatives de déstabilisation de l’application. L’ancien président américain, Donald Trump, avait tenté en 2020 de forcer la vente de TikTok, en vain. Le gouvernement actuel, sous l’autorité du président Biden, a également exercé des pressions pour une cession de l’application.
La riposte de TikTok : Project Texas
En représailles, Shou Chew, CEO de TikTok, maintient qu’une telle cession de son entreprise ne résoudrait en aucun cas les inquiétudes concernant les données des utilisateurs américains. Le géant des réseaux sociaux a déjà investi des années d’efforts dans l’initiative “Project Texas”, visant à séparer les données des utilisateurs américains sur des serveurs basés aux États-Unis.
La question de la liberté d’expression
Plusieurs organismes de défense des droits numériques, dont l’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), ont vivement critiqué ces assauts contre TikTok. Leur communiqué souligne le caractère “inconstitutionnel” de la proposition de loi qui pourrait potentiellement restreindre la liberté d’expression. Par ailleurs, l’Institut du premier amendement de l’université Columbia a également évoqué des préoccupations similaires. Jameel Jaffer, le directeur exécutif de l’organisation, invite le Congrès à assurer la protection des données et de la sécurité sans pour autant “bannir les Américains de l’une des plateformes de communication les plus populaires du monde”.